Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a entamé, mardi soir, une visite de travail au Mali, en qualité d'envoyé spécial du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
« En qualité d'envoyé spécial du Président de la République, j'ai entamé, mardi soir, une brève visite en République du Mali. Je remercie mon homologue, Abdoulay Diop, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale pour l'accueil chaleureux et je compte rencontrer de hauts responsables de ce pays frère », a tweeté M. Lamamra.
Lors de cette visite, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à mettre dans leurs contextes les relations entre les pays d’Afrique et la France coloniale. Il déclare à ce propos : « nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire. Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes , comportements et visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente, portée par la prétendue mission civilisatrice de l’occident, qui a été la couverture idéologique utilisée pour essayer de faire passer le crime contre l’humanité, que constitue la colonisation de l’Algérie, du Mali et de tant de peules africains.»
Lamamra déplore « une faillite mémorielle »
Cette décolonisation, précise M. Lamamra, «s’annonce comme une priorité », qui qualifie les propos tenus récemment, concernant l’Algérie et le Mali, de faillite mémorielle. « Cette faillite mémorielle est malheureusement intergénérationnelle chez un certains nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois aux niveaux les plus élevés », dit-il.
« Cette faillite mémorielle pousse les relations de la France officielle, avec certains de nos pays, dans des situations de crises malencontreuses, qui devraient pouvoir s’assainir par un respect mutuel inconditionnel », ajoute le chef de la diplomatie algérienne.
« Le destin de l'Algérie est celui du Mali sont étroitement liés »
Le destin de l'Algérie et celui du Mali sont étroitement liés, a indiqué le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ramtane Lamamra, réaffirmant la détermination des deux pays à travailler ensemble, afin de résoudre les problèmes communs.
«Il est tout à fait clair que le destin de l'Algérie et le destin du Mali sont étroitement liés. Et nous ne pouvons donc en d'autres circonstances que témoigner nos solidarités agissantes et travailler comme nous le faisons normalement à régler ensemble nos problèmes pour que nous puissions nous projeter dans l'avenir avec confiance , avec courage et détermination, convaincus que nous sommes, que la solution à nos problèmes est entre nos mains», a déclaré Lamamra
Rappelant les relations historiques entre les deux Etats, M. Lamamra a mis l'accent sur la contribution qu'a apportée le Mali durant la révolution algérienne, en permettant notamment aux membres de l'Armée de libération nationale (ALN) d'ouvrir un front dans ce pays sahélien.
«Les Algériens lisent dans leur livre d'histoire la contribution inestimable qu'a apportée le Mali à travers la décision souveraine du président Modibo Keita
en 1960, dès l'indépendance du Mali, d'ouvrir à l'armée de libération nationale algérienne la frontière commune, afin que notre armée de libération nationale puisse ouvrir un front contre le colonialisme pour que, l'indépendance de l'Algérie qui était inévitable en 1960 après des années de lutte et du sacrifice, (...) se fasse dans le respect de l'intégrité territoriale de notre pays », souligne-t-il.
M. Lamamra relève que «cette ligne de front à partir du Mali était un acquis historique qui fonde une solidarité réelle, une solidarité dans l'épreuve, une solidarité par laquelle la République du Mali qui venait de reconquérir son indépendance était prête à payer un prix élevé », affirmant que l'Algérie d'aujourd'hui est fidèle à son épopée libératrice est reconnaissante au peuple malien de cette position historique.
Le chef de la diplomatie algérienne, envoyé spécial du Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, précise qu'il s'est rendu à Bamako pour témoigner la solidarité agissante de l'Algérie au peuple et au gouvernement maliens.