Les Libyens se rendront mercredi aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement lors d'un scrutin législatif jugé crucial dans le processus de transition du pays, en proie à une instabilité politique et sécuritaire depuis 2011.
Plus de 1,5 million d'électeurs sont ainsi appelés à élire les 200 membres de la future Chambre des représentants, qui doit remplacer le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative.
Ce Parlement a été élu en juillet 2012 lors du premier scrutin libre dans l'histoire du pays.
Au total, 32 sièges sur 200 sont réservés aux femmes, tandis que les listes politiques ont été bannies. Seuls des "candidats individuels" mais pas forcément indépendants, ont été appelés à se présenter au scrutin.
Ainsi la composition politique du futur parlement ne sera pas connue qu'après la formation de blocs politiques parlementaires. Les résultats préliminaires du scrutin devraient être annoncés à partir du 27 juin. Les résultats définitifs devraient être annoncés mi-juillet, selon , selon une source au sein de la Haute commission électorale (Hnec).
Le nombre d'inscrits pour ce rendez-vous électoral, 1,5 million, est sensiblement inférieur de celui du dernier scrutin tenu en 2012 qui a dépassé 2,7 millions sur 3,4 millions d'électeurs éligibles.
Plus de 1.600 bureaux de vote seront ouverts de 8H00 (6H00 GMT) à 20H00, à travers le pays divisé en 17 circonscriptions.
Plus de 3.800 Lybiens résidant à l'étranger ont voté samedi et dimanche à travers 22 bureaux dans 13 Etats arabes et étrangers. Le taux de participation est de 38%, selon un communiqué de la Hnec publié lundi.
Le scrutin a été maintenu malgré une escalade des violences en particulier dans l'est du pays, théâtre depuis un mois d'affrontements quotidiens entre une force paramilitaire loyale au général dissident Khalifa Haftar et des groupes extrémistes.
Un scrutin malgré l'insécurité
Le gouvernement libyen avait chargé le ministre de l'Intérieur par intérim et le chef d'état-major de l'armée régulière de mettre en place un plan de sécurité pour les élections.
Mais en l'absence d'une armée et d'une police professionnelles, leur tâche ne sera pas aisée, notamment après la défection de plusieurs unités qui s'étaient alliées avec le général Khalifa Haftar.
Accusé par les autorités de mener un coup d'Etat, M. Haftar conduit depuis plus d'un mois une opération contre les "groupes terroristes", qui font la loi à Benghazi (est), depuis la chute du régime de l'ancien dirigeant Mâammar El-Gueddafi.
Des affrontements opposent régulièrement les deux camps depuis le lancement de l'opération du général Haftar, le 16 mai, faisant plus d'une centaine de morts.
M. Haftar a annoncé une "trêve" au cours du scrutin, mais les groupes extrémistes n'ont pas fait connaître leur position.
En organisant ces élections, les Libyens veulent tourner la page du CGN accusé d'être responsable de tous les maux du pays. Ils nourrissent l'espoir d'élire de nouveaux dirigeants en vue de mettre fin aux tiraillements politiques entre libéraux et islamistes et rétablir l'ordre dans ce riche pays pétrolier miné par les violences et l'anarchie depuis 2011.