
Des villageois Sud-Soudanais en sont réduits à manger des feuilles d'arbres ou des semences pour tenter de tromper leur faim dans des régions où la famine n'a pourtant pas encore été déclarée, a rapporté, lundi, l'organisation Norwegian Refugee Council (NRC).
« Les communautés qui tentent de survivre à une crise alimentaire aiguë ont recours à des stratégies d'adaptation consistant à manger des aliments sauvages à peine comestibles », a déclaré dans un communiqué la directrice du NRC pour le Soudan du Sud, Rehana Zawa.
« Les feuilles au goût amer mangées par les familles à qui nous avons parlé proviennent de l'arbre de Lalop et ont une valeur nutritionnelle limitée.
« Quand les familles mangent ces feuilles et quasiment rien d'autre, la malnutrition fait son apparition rapidement », a ajouté Mme Zawar, de retour d'une mission près d'Aweil, dans l'ancien Etat de Bahr El Ghazal du Nord (nord-ouest).
Dans le village d'Amothic, « environ 40% de la population mange les feuilles des arbres et environ la moitié mange leur stock de graines », a déclaré le chef du village, Deng Yel Piol, 48 ans.
« La consommation de semences est particulièrement alarmante. Sans graines pour les cultures, les familles n'auront rien à planter pour la prochaine saison. Ça pourrait aggraver la crise alimentaire et entrainer l’extension de la famine », a mis en garde le NRC.
Le 20 février, le gouvernement Sud-Soudanais avait déclaré l'état de famine dans les comtés de Leer et de Mayendit, dans l'ancien Etat d'Unité (Nord), les Nations unies évaluant à 100.000 le nombre de personnes directement menacées.