La Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a défendu jeudi le travail de l’institution qu’elle dirige pour la promotion de la paix dans le monde, en réaction au retrait des Etats-Unis auquel elle exprime ses regrets.
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi qu'ils se retiraient de l’Unesco, accusant l'institution d'être anti-israélienne. Ils conserveront toutefois un statut d'observateur.
«En qualité de Directrice générale de l'Unesco, je regrette profondément la décision des Etats-Unis d'Amérique de se retirer de l'Unesco», a-t-elle dit dans un communiqué, soulignant que l’universalité est «essentielle à la mission de l’Organisation onusienne pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l'Homme et de la dignité humaine».
En juillet dernier, l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture avait inscrit Al-Khalil, une ville palestinienne, au patrimoine mondial, après avoir déclaré en 2016 que la vielle ville d’Al-Qods est la ville «sacrée» des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune territorialité israélienne sur cette ville.
L’Unesco avait «vivement» déploré le fait qu’Israël, la «puissance occupante», n’ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans Al-Qods-Est, en particulier à l’intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, lui demandant «de nouveau d’interdire tous les travaux».
Elle avait réaffirmé que la Rampe des Maghrébins « fait partie intégrante» de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et est indissociable de celle-ci.
Soutien inconditionnel de l’Etat hébreu, les Etats-Unis ont justifié leur retrait par le fait que l’Unesco était «anti-israélienne».
«Cette décision n’a pas été prise à la légère, et reflète les inquiétudes des Etats-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants», ont expliqué les Américains dans leur lettre annonçant leur retrait, après avoir suspendu leur contribution financière en 2011.
Dans sa réaction, la DG de l’Unesco, dont son mandat est arrivé à terme, appelle à «forger de nouvelles réponses à long terme pour la paix et la sécurité dans le monde, en luttant contre le racisme et l'antisémitisme, en combattant l'ignorance et la discrimination», rappelant une phrase du poète américain, Archibald MacLeish dans laquelle il souligne que «les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent s’élever les défenses de la paix».
Pour elle, le travail de l'Unesco est «essentiel» pour renforcer les liens de l’humanité «face aux forces de la haine et de la division», soutenant que son institution continuera de travailler pour son universalité et renforcer un ordre multilatéral «plus efficace et un monde plus pacifique et plus juste».