Une équipe d’experts relevant du Centre national de la recherche archéologique (CNRA) a entamé jeudi une étude archéologique et un inventaire patrimonial des sites de Talasdith et Agherm Baba Saad, situés dans la vallée du M’zab (Ghardaia), a annoncé le chargé du patrimoine à la direction locale de la Culture.
Selon M. Mohamed Alouani, cette équipe pluridisciplinaire du CNRA est chargée de délimiter, d’identifier et de dater ces deux sites archéologiques et préhistoriques, Talasdith situé à 4 km au sud-est du ksar millénaire d’El-Atteuf et Agherm Baba Saad sis sur les hauteurs ouest du ksar de Ghardaia.
Le site de Talasdith a été mis à jour fortuitement lors d’un labour effectué par un agriculteur sur le site juste après les inondations qu’a connues la région de Ghardaia en octobre 2008 et qui ont charrié les décombres, a fait savoir le responsable du patrimoine à la direction de la culture.
Ce site renferme des traces et vestiges du premier noyau d’un établissement humain dans la région du M’zab datant du 9ème siècle de l’ère chrétienne.
Des tessons de céramique et de terre cuite ont été également mis à jour sur ce site archéologique considéré comme étant le premier noyau d’un tissu urbain dans la vallée du M’zab, ont précisé les mêmes responsables locaux du secteur de la Culture.
Pour ce qui est du site archéologique et préhistorique Agherm Baba Saad, le responsable de l’Office de la protection et de la promotion de la vallée du M’zab (OPVM), Kamel Ramdane, a indiqué que ce site rupestre, découvert en 1927 par John Savary avant que d’autres chercheurs n’effectuent des fouilles notamment en 1966 par André Ravereau et en 2006 par Malika Hachid et Nadjib Ferhat, constitue "un important trésor" de la préhistoire du Sahara central.
Un musée à ciel ouvert renfermant des gravures et peintures rupestres. Ce site patrimonial est "un musée à ciel ouvert" qui renferme de nombreuses gravures et dessins rupestres datant de la période libyco-berbère authentifiées par les spécialistes décorant les affleurements et autres façades de cuesta d’affluent rocheux ainsi que sur des rochers des éboulis de pente de ce site.
Le site renferme également des ruines d’une forteresse défensive fondée en 1004 avant JC, ainsi que des anciens fours artificiels pour la fabrication de matériaux de construction locaux, en particulier la chaux et le plâtre, a expliqué le responsable de la gestion de l’OPVM.
De nouvelles gravures rupestres ont été découvertes récemment sur ce site que l’on veut préserver comme patrimoine rupestre dans son contexte naturel, a fait savoir M. Kamel Ramdane.
L’équipe du CNRA va permettre de lancer un plan de protection et de sauvegarde du patrimoine rupestre et l’inventaire patrimonial et archéologique ainsi que la délimitation des sites afin d’éviter leur dégradation et l’exploitation de leurs terrains à d’autres fins.
Une fois leurs délimitations effectuées, les autorités chargées de la culture vont lancer une procédure de classement comme patrimoine national et universel selon leur importance scientifique, afin de renforcer l’attractivité de la région notamment dans le domaine touristique, en encourageant le tourisme culturel La vallée du M’Zab, située à 600 km au sud d’Alger et englobant cinq ksars (El-Atteuf, Béni-Isguen , Mélika, Bounoura et Ghardaia) et dont le plus ancien est celui d’El-Atteuf qui date de plus de 10 siècles.
Les responsables du secteur de la culture de Ghardaia ont appelé, dans ce sens, au civisme de la population pour déclarer toute découverte de vestiges pouvant comprendre la culture lointaine de la région et contribuer à la connaissance de son Histoire. APS