Trois organisations britanniques de défense des droits de l’homme, interdites d’accès aux territoires palestiniens occupés pour avoir rejoint le mouvement mondial Boycott désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël, ont condamné lundi cette mesure répressive considérée comme une "violation à la liberté d'expression et de mouvement".
Palestine solidarity Campagne (PCS), Friends of Al Aqsa (Amis d'Al Aqsa) et War On Want, toutes les trois militant en faveur des droits du peuple palestinien, figurent sur la liste de 20 ONG concernées par cette mesure leur interdisant désormais d’entrer aux territoires palestiniens occupés et en Israël.
Réagissant à la décision de l'occupation israélienne, des représentants des organisations ont affirmé que cette mesure est "une nouvelle violation des normes démocratiques par le gouvernement israélien".
Le président de PSC Hugh Lanning a, dans une déclaration publiée sur le site de l'ONG, estimé que cette dernière décision "devrait être un appel de réveil pour le gouvernement britannique et tous ceux qui continuent à décrire Israël comme une démocratie".
"Les démocraties n'empêchent pas l'accès à des personnes dont la seule infraction est d'attirer l'attention sur les violations des droits de l’Homme et de demander que des mesures non violentes soient prises pour y remédier. Seuls les Etats qui souhaitent protéger leur actions injustes se comportent de cette manière", a-t-il dit.
Il a exhorté le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, à prendre des mesures "fortes et strictes" pour protéger les droits des citoyens britanniques à protester pacifiquement et à franchir les frontières sans restriction illégitime, et à préciser clairement que le gouvernement britannique ne coopère pas avec ces mesures.
"PCS, a-t-il ajouté, ne sera pas intimidée de par de telles mesures" qu’il a considérées comme "un signe de désespoir croissant d'Israël face à la croissance du soutien mondial au mouvement BDS, qui est un moyen non violent de tenir Israël pour responsable de ses violations du droit international et de son déni des droits du peuple palestinien".
En mars dernier, Hugh Lanning avait été refoulé par les forces d’occupation israéliennes vers Londres alors qu'il se rendait aux territoires palestiniens occupés. 3Son seul crime était de défendre les droits du peuple palestinien et protester contre les politiques qui violent ces droits3, avait précisé alors l’ONG.
De son côté, l’organisation Friends of Al Aqsa a estimé dans un tweet que son placement sur une "liste noire montre clairement jusqu'où Israël est prêt à aller pour étouffer la voix légitime de la résistance".
Son président Ismail Patel, a, dans un message posté sur son compte facebook, considéré la réaction de l’occupant israélien comme "une victoire pour tous ceux qui adhèrent au mouvement BDS jusqu'à la fin de l’occupation de la Palestine.
"Plutôt que de changer ses politiques d'occupation désastreuses, Israël se préoccupe d’intimider et harceler ceux qui osent critiquer son traitement inhumain des Palestiniens dans l’unique objectif d’empêcher d'attirer l'attention sur ses violations continues du droit international", a-t-il dit.
War On Want a, pour sa part, affirmé, que la mesure est "une tentative désespérée de faire taire un mouvement croissant pour la justice qui tient Israël pour responsable des violations systématiques des droits palestiniens et des violations persistantes du droit international".
Rappelant les objectifs "justes" de BDS, War On Want a appelé le gouvernement britannique à "condamner cette dernière répression contre les défenseurs des droits humains et prendre des mesures immédiates pour tenir Israël pour responsable de ses violations continues des droits des Palestiniens". APS