La saturation des centres d’enfouissement technique des déchets risque de favoriser davantage la prolifération des décharges sauvages, a prévenu mercredi à Alger une responsable de l’Agence national des déchets (AND).
« En plus des 82 décharges contrôlées, l’Algérie compte 91 centres d’enfouissement technique de déchets ménagers dont 71 sont saturés, ce qui risque de provoquer une prolifération des décharges à ciel ouvert », a averti la Directrice de la gestion intégrée des déchets à l’AND, Fatma-Zohra Barça.
S’exprimant lors d’une conférence à l’occasion du salon international de la récupération et de la valorisation des déchets (REVADE 2018) , prévu du 8 au 11 octobre à Alger, Mme Barça a affirmé que le volume moyen des ordures domestiques au niveau national avoisine les 290 kilogrammes par an et par habitant, mais les déchets sont beaucoup plus importants dans les zones urbaines là où il y a une forte concentration de la population.
La même responsable a souligné la nécessité de sensibiliser les ménages sur l’impact écologique et sanitaire des ordures ménagères.
« Pour optimiser la gestion des déchets ménagers, il faut absolument associer les citoyens en leur faisant prendre conscience des enjeux sanitaires, environnementaux et économiques », a-t-elle souligné.
Dans ce sens, l`intervenante a évoqué la question de la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), prévue par la loi, mais qui est « très rarement » collectée par les services financiers des communes.
Les communes peinent à l’appliquer, a-t-elle poursuivie, « Pourtant, cette taxe annuelle qui varie entre 1000 et 1500 dinars, pourrait grandement contribuer à l’amélioration des moyens des collectivités locales pour la gestion de la collecte et la pré-collecte des déchets ménagers », en affirmant qu’actuellement le taux de recouvrement de la taxe par les communes est très faible, elle n’excède pas les 10 %.
Pour sa par, le directeur de l'Animation et du développement de l'entreprise à la Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI), Rachid Sai, a mis en avant les profits économiques de la récupération et du recyclage des déchets ménagers qui ont généré 38 milliards de dinars en 2017 et 76.000 emplois directs et indirects.
« Ce qui était considéré auparavant comme une préoccupation environnementale est aujourd’hui une activité économique pleine et entière pouvant générer des revenues importants et des emplois », a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, il a annoncé pour cette année, un partenariat entre le ministère de l’Industrie et une entreprise italienne pour rentabiliser les déchets des 140.000 peaux de moutons récupérés durant l’Aïd El Adha.
« Le cuire sera récupéré pour le textile et les déchets seront transformés en engrais ce qui profitera au secteur agricole », a-t-il détaillé.
A propos de la 3e édition du Salon REVADE qui se tiendra au palais des expositions des Pins maritimes (Alger), sous le thème « L'entreprenariat circulaire, levier de développement de la gestion des déchets », ce responsable auprès de la CACI a annoncé une cinquantaine d’entreprises nationales et étrangères qui ont confirmé leur participation à cette édition, contre 40 entreprises en 2017. Cette année, la Chine sera l’invitée d’honneur. APS