
- Jean-Claude Félix Tchicaya chercheur à l’Institut Prospective et Sécurité en Europe témoigne sur Denis Mukwege a radio Chaine 3
- Témoignage de Jean-Claude Félix Tchicaya sur Nadia Murad prix Nobel de la paix à radio Chaine 3
- L’éditorialiste congolais Jean Pierre Eali témoigne sur le Docteur Denis Mukwege depuis Kinshasa a radio Chaine 3
Les jurés ont annoncé ce vendredi à Stockholm que le Nobel de la paix était cette année attribué au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la militante irakienne yézidie rescapée du groupe Etat islamique Nadia Murad. Le prix récompense «leurs efforts pour mettre fin à l'usage de la violence sexuelle comme une arme de guerre».
La distinction du médecin congolais Denis Mukwege et à la yézidie Nadia Murad, ex-esclave de l’organisation Etat islamique (EI), est dû à leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre. L’un gynécologue, l’autre victime devenue porte-parole d’une cause, les deux incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz de marée planétaire metoo déclenché il y a un an jour pour jour par des révélations de presse sur le comportement du producteur américain Harvey Weinstein.
Denis Mukwege est quelqu’un qui a dédié toute sa vie à la défense des victimes des violences sexuelles perpétrées en temps de guerre. Sa colauréate Nadia Murad est le témoin qui relate les abus perpétrés à son encontre et d’autres, a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
«L'homme cesse d'être homme lorsqu'il ne sait plus donner l'amour et ne sait plus donner l'espoir aux autres», a déclaré M. Mukwege en 2015 au personnel de l'hôpital de Panzi qu'il dirige à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.
Agé de 63 ans, marié et père de cinq enfants, le Dr Mukwege aurait pu rester en France après ses études à Angers (centre-ouest). Il a fait le choix de retourner dans son pays, et d'y rester aux heures les plus sombres.
A 25 ans, Nadia Murad a survécu aux pires heures traversées par son peuple, les Yazidis d'Irak, jusqu'à en devenir une porte-parole respectée et à décrocher le Nobel de la paix.
Cette jeune fille au visage fin et pâle encadré par de longs cheveux bruns aurait pu couler des jours tranquilles dans son village de Kosho, près du bastion yazidi de Sinjar, une zone montagneuse coincée aux confins de l'Irak et de la Syrie.
Mais la percée fulgurante des terroristes du groupe Daech en 2014 en a décidé autrement.
Un jour d'août, sur des pick-up surmontés de leur drapeau noir, ils ont fait irruption, tué des hommes, transformé en enfants-soldats les plus jeunes et condamné des milliers de femmes aux travaux forcés et à l'esclavagisme sexuel.
Aujourd'hui encore, Nadia Murad --comme son amie Lamia Haji Bachar, avec laquelle elle obtenait en 2016 le prix Sakharov du Parlement européen-- n'a de cesse de répéter que plus de 3.000 Yazidies sont toujours portées disparues, probablement encore captives.
L'an dernier, le Nobel de la paix était allé à la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN) pour avoir contribué à l'adoption d'un traité historique d'interdiction de l'arme atomique.
Le prix, qui consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 865.000 euros), est remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel.