Les secteurs de l'industrie, du bâtiment, des travaux publics, de l'habitat, de l'agriculture et des services (marchands et non marchands) contribueront à l'accélération de la croissance en 2019 en dépit du recul du secteur des hydrocarbures, a indiqué, dimanche, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya lors de sa présentation du Projet de loi des Finances (PLF) 2019 devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN).
Le projet de loi prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019 contre une croissance hors hydrocarbure de 3,2%, a précisé M. Raouya lors d'une séance présidée par le président de la Commission, Toufik Torche en présence du ministre des Relations avec le parlement, Mahdjoub Bedda.
Devant des prévisions faisant état d'un recul des exportations des hydrocarbures de 1% en termes de volume pour s'établir à 33,2 milliards USD en 2019, il est prévu une croissance hors hydrocarbures en termes de volume, grâce à la contribution des secteurs du bâtiment et des travaux publics à hauteur de 4,7%, l'industrie (5%), l'agriculture (3,7%) et les services marchands et non-marchands (1,8%).
Le projet de loi a été élaboré sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars/ baril de pétrole algérien "Sahara Blend" et sur la base du prix du marché à 60 dollars.
Pour ce qui est prix de change du dinar algérien, il devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix moyen annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5% en 2019 et 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021.
A moyen terme, la croissance économique augmentera à 3,4% en 2020 et 3,2% en 2021 avec une moyenne de croissance hors hydrocarbure de 3,1% en 2020-2021, selon les prévisions du PLF.
Le projet de loi prévoit également une hausse du volume d'exportations des hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34,5 mds dollars et de 2% en 2021 avec 35,2 mds de dollars de recettes.
Reflétant les mesures engagées par le gouvernement en vue d’encadrer les importations, le projet de loi prévoit, ajoute M. Raouia, un recul de l’importation des marchandises à 44 milliards de dollars en 2019, 42.9 milliards de dollars en 2020, et 41.8 milliards de dollars en 2021.
De ce fait, le déficit de la balance commerciale ralentira progressivement pour passer de 10.4 milliards de dollars en 2019 à 8.2 milliards de dollars en 2020 et 6.4 milliards de dollars en 2021.
Les réserves de change à moins de 34 milliards de dollars en 2021
Pour la période 2019-2021, le PLF prévoit une baisse continue de la balance des paiements qui devrait passer de 17.2 milliards USD en 2019, à 14.2 milliards USD en 2020, puis 14 milliards de dollars en 2021.
Ce recul conduira à une contraction des réserves de change à 62 milliards USD en 2019, puis 47,8 milliards USD en 2020 puis 33.8 milliards USD en 2021.
Le ministre des Finances a rappelé, à ce titre, que le PLF 2019 s'inscrit dans la continuité des efforts consentis par l’Etat dans le but d’alléger les effets négatifs de la diminution des ressources financières sur l’économie nationale, et ce dans un contexte marqué par des tensions sur l'équilibre financier interne et externe du pays, en raison de la baisse des cours du pétrole.
Le texte consacre, à cet effet, la poursuite du contrôle de la dépense publique dans le but de limiter l'impact de ces tensions sur le trésor public.
Les membres de la commission ont entamé, au terme de cette présentation, le débat autour du projet de loi avec le ministre et les directeurs centraux du ministère. APS