Les élections législatives et présidentielles prévues en Tunisie à la fin de l'année en cours marquent un tournant "décisif" pour sortir de la période de transition et aller vers la consécration des institutions légitimes de l'Etat.
Avec ces échéances qui auront lieu respectivement le 26 du mois en cours (législatives) et le 23 novembre prochain (présidentielle) conformément au calendrier arrêté par la Constituante, la Tunisie aura franchi la période de transition qui a duré prés de 4 ans après la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011.
Le nombre de candidatures aux élections législatives où 217 sièges sont à pourvoir, a atteint officiellement 1337 listes, un chiffre sans précédent dans l'histoire de la Tunisie.
Une bataille électorale "féroce" s'annonce, où les candidats confronteront leurs programmes qu'ils jugent à même de répondre aux attentes et aspirations des citoyens aux plans socio-économique et sécuritaire notamment.
Selon les analystes, ce nombre effarant de candidatures pourrait "troubler" les électeurs compte tenu du niveau d'instruction et de la conscience politique de chacun.
Selon l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), le taux des femmes participant aux élections législatives a atteint 47% avec 12% seulement de candidates têtes de liste, ce qui ne cadre pas avec la nouvelle constitution qui souligne les principes de parité et d'équité, estime la secrétaire d'Etat chargée de la condition féminine et de la famille, Neila Chaabane.
Le mouvement Ennahda qui a avait remporté les précédentes élections sur la Constituante se présente comme le parti favori devant faire une entrée massive dans la compétition parlementaire.
Ce mouvement, rappelle-t-on, a décidé de ne pas présenter de candidat à la prochaine élection présidentielle se contentant de briguer les législatives pour les larges prérogatives conférées par la nouvelle constitution au parlement.
Nidaa Tounes dirigé par Gaid Essebssi est un autre parti qui semble être bien loti pour décrocher un grand nombre de sièges, aux côtés du front populaire dirigé par le candidat à la présidentielle Hemma El Hemami et qui compte 11 partis de gauche.
Selon les observateurs, ces formations politiques pourraient se partager la majorité des sièges du parlement vu leur popularité.
Concernant la présidentielle, la compétition à la magistrature suprême en Tunisie sera menée par 27 candidats dont une femme, la juge Keltoum Kennou, a annoncé l'ISIE.
Parmi les candidats retenus figurent des noms connus dont Abderahim Zouaoui, Moundir Zenaidi et Kamel Mordjane respectivement ministres des transports, de la santé et des Affaires étrangères dans le gouvernement du président déchu Zine El abidine Benali.
Selon des rapports de presse, la compétition électorale s'annonce des plus rudes notamment avec la participation du président Moncef Marzouki, du président de la Constituante Mustapha Bendjaafar et le leader du Front populaire, Hemma El Hemami.
Par ailleurs, les menaces et actes terroristes pour l'annulation de ces élections, a amené le gouvernement tunisien à prendre une série de mesures pour déjouer les plans terroristes en renforçant le dispositif sécuritaire, avait annoncé le ministre de l'Intérieur Lotfi Bendjeddou.