Libye : 200 morts et plus de 3000 réfugiés et migrants pris au piège à Tripoli

Le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) a lancé, vendredi, un message d'alerte sur le sort de plus de 3.000 réfugiés et migrants se trouvant actuellement dans des centres exposés aux combats violents dans la capitale libyenne, exprimant son "extrême préoccupation" pour leur vie, ont rapporté des médias locaux. 

L'agence de l'ONU a annoncé avoir évacué 163 réfugiés victimes de l'escalade des combats en Libye vers le Niger voisin, soulignant que plus de 3.000 autres restaient pris au piège dans des centres de détention, ont ajouté des médias locaux.

"Vu la situation en Libye, les évacuations humanitaires représentent une forme de secours vital pour les réfugiés détenus dont les vies sont menacées", a déclaré le chef du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, dans un communiqué, sans préciser la nationalité de ces réfugiés. 

L'opération d'évacuation s'est déroulée alors que de violents combats se poursuivent entre les troupes de Khalifa Hafar, et celles du gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.

Des dizaines de femmes et enfants se trouvaient parmi les 163 personnes évacuées sur le Niger où le vol organisé par le HCR a atterri vendredi matin.

"Le Niger ne peut pas faire cela tout seul", a-t-il soulignant, appelant à  "un partage de responsabilité et que d'autres pays se présentent pour  tendre la main et aider à sortir les réfugiés vulnérables pour les mettre  en sécurité".

Le HCR a lancé la semaine dernière un appel urgent pour la libération  immédiate et l'évacuation des réfugiés et migrants en Libye, demandant la  création de couloirs humanitaires pour les faire sortir du pays.

L'agression des troupes de Khalifa Haftar contre la capitale libyenne ont  déjà fait plus de 200 morts et 900 blessés depuis deux semaines, a déclaré  jeudi l'Organisation mondiale de la santé. Plus de 25.000 personnes ont  également été déplacées, a précisé, de son côté, l'Organisation  internationale pour les migrations.

200 morts suite à l'escalade de la violence à Tripoli 

L'escalade du conflit armé à Tripoli, en Libye, a d'ores et déjà causé la mort de 205 personnes et en a blessé 913 autres, a annoncé jeudi dans un communiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS), disant qu'elle avait envoyé des médecins spécialistes pour aider les hôpitaux en première ligne à assister des dizaines de chirurgies.   

Ce jeudi, le Conseil de sécurité tient une séance à huis clos pour examiner la situation dans le pays où la violence a augmenté depuis le début du mois d'avril.   

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a indiqué que le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) a débloqué 2 millions de dollars afin de fournir une assistance essentielle aux victimes civiles du conflit, notamment les migrants et les réfugiés vulnérables.   

Mercredi, M. Lowcock, qui est aussi le Coordonnateur de l'aide d'urgence, s'est dit profondément préoccupé par l'escalade des combats, déclarant que mardi soir représentait "la pire violence contre les civils depuis 2014". 

Plusieurs quartiers densément peuplés ont été touchés par des bombardements aveugles.   

Mark Lowcock a souligné l'impact dévastateur des explosions dans les zones peuplées en appelant "toutes les parties à s'abstenir d'utiliser des armes qui mettent en danger la vie d'un plus grand nombre de civils et d'infrastructures".   

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en raison de la crise actuelle est passé à environ 25.000.   

 

Monde, Afrique