La Cour pénale internationale (CPI) est «très attentive» aux combats en cours à Tripoli et ses environs depuis avril dernier et se tient disposée à enquêter et poursuivre les individus ou parties commettant des actes constituant des crimes relevant de la compétence de la Cour, a affirmé, mercredi à New York, sa procureur, Fatou Bensouda.
«Alors que je m'adresse à vous aujourd'hui, à mon grand regret, les combats en Libye se poursuivent sans relâche «, a dit Mme Bensouda, qui briefait le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Libye.
La procureur de la CPI a fait état de plus de 432 morts dans ces combats, dont au moins 23 civils, alors que plus de 50.000 personnes avaient été contraintes de quitter leurs foyers. La sécurité des migrants et des réfugiés détenus dans des centres situés à proximité des zones de combat suscite de graves préoccupations, a-t-elle ajouté.
«Mon Bureau se tient prêt à enquêter et poursuivre toute personne ou partie au conflit en cours qui se livrent à un comportement constituant un crime relevant de la compétence de la CPI», a assuré la Procureure.
Mme Bensouda a également déploré que les trois suspects dans l’enquête de la Cour sur les crimes antérieurs en Libye, à savoir Tuhamy Mohamed Khaled, Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, et Saif Al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant Mouamar Kadhafi, sont toujours en liberté.
«Le fait que ces suspects n'aient pas été arrêtés compromet les enquêtes en cours et envoie un message aux victimes que les auteurs présumés peuvent échapper à la justice et continuer à commettre des crimes en toute impunité», a-t-elle déploré, faisant savoir que «cela dissuade les témoins de se manifester et de faire confiance à la CPI, et les met en danger inutilement».