Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a réitéré vendredi à partir de Yokohama, le soutien de l'Algérie aux efforts visant le rétablissement de la stabilité dans son voisinage direct à travers l'adoption de solutions basées sur le dialogue.
Dans son intervention lors des travaux de la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD7) sur "la sécurité et la stabilité", M. Bedoui a fait savoir que l'Algérie "a oeuvré avec détermination pour préserver la paix dans le continent africain, rendant même cet engagement un axe central de sa politique extérieure".
"L'Algérie, qui a encouragé toutes les initiatives de paix en Afrique, contribue, également, aux efforts visant le rétablissement de la stabilité dans son voisinage direct à travers le soutien aux solutions basées sur le dialogue et la réconciliation nationale", a précisé, dans ce sens, le Premier ministre.
Cette démarche découle du "souci constant de l'Algérie à mettre un terme aux conflits et aux crises qui touchent les pays de notre régions et de notre conviction que les meilleurs moyens de résoudre ces conflits et ces crises sont celles favorisant les solutions politiques à travers un dialogue inclusif entre les parties concernées qui placent l'intérêt suprême du pays au-dessus de toute autre considération et préservent, ainsi, la souveraineté et la stabilité des pays, outre l'intégrité de leurs territoires", a-t-il indiqué.
M. Bedoui a souligné que cette tendance constituait "l'unique approche à même de permettre aux parties du conflits de rétablir la sécurité et la stabilité et de lancer le processus de reconstruction".
"Partant de cette conviction, l'Algérie a soutenu le Mali dans ces efforts visant la mise en oeuvre de l'accord de paix et de réconciliation, et continue de le soutenir en présidant le Comité de suivi de la mise en oeuvre de cet accord", a-t-il poursuivi.
L'Algérie oeuvre également à "soutenir la paix en Libye à travers les efforts intensifs visant le rapprochement des positions des frères libyens, et ce dans l'objectif de parvenir à une solution politique permanente à la crise que connaît le pays permettant de réaliser le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi que son unité, sa souveraineté et la cohésion de son peuple", a dit le Premier ministre.
M. Bedoui a souligné que l'Algérie, qui "qui fait face à de nombreux défis découlant de la situation qui prévaut dans son entourage direct, apporte son soutien direct et multiforme aux pays du voisinage dans le Sahel afin de renforcer leurs capacités en matière de défense et de sécurité et de consolider sa coopération en matière de sécurité avec ces pays".
Il a affirmé, dans ce sens, que "l'Algérie a une conviction que la stabilité devrait être l'environnement dans lequel se développent les valeurs d'amitié et de coopération, particulièrement lorsqu'il s'agit de pays se partageant la même aire géographique".
La paix, la stabilité et le développement, des questions indivisibles
Le Premier ministre a salué, par ailleurs, l'intérêt constant accordé par la TICAD, depuis sa création en 1993, aux questions relatives à la paix et à la sécurité en tant qu'éléments liés se trouvant au coeur des relations internationales, soulignant que les défis relatifs à la paix, à la stabilité et au développement étaient des questions "indivisibles ayant une relation de solidarité qui les unissent".
Il a affirmé que "des efforts considérables ont été consentis au sein de l'Union africaine (UA) afin de garantir la paix, la sécurité et la stabilité et de les ancrer dans la réalité politique de l'Afrique, étant la base essentielle pour la construction et l'intégration et le réceptacle de valeurs partagées et permanente entre tous".
"Ces efforts ont traduit la forte volonté des pays africains à entrer dans une nouvelle ère de stabilité et de croissance, et permis de réaliser des progrès considérables en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits", a-t-il poursuivi, soulignant que ces efforts ont permis, également, "d'ouvrir de nouvelles perspectives pour la résolution des conflits régionaux".
M. Bedoui a indiqué qu'"en dépit de l'importance de ces démarches, l'Afrique demeure incapable de mettre terme aux foyers de tensions existant dans certaines de ses régions", ajoutant qu'il faut reconnaître que l'Afrique "n'arrive toujours pas à trouver les solutions efficaces pour faire face aux nouvelles menaces, telles que le terrorisme et la criminalité transfrontalière".
Il a abondé sans ce sens que l'Afrique fait toujours face à "de nombreux défis sécuritaires dus essentiellement à l'existence d'un grand nombre de groupes terroristes, particulièrement en l'absence de réelles perspectives dans le domaine du développement socioéconomique au niveau de ces régions isolées".
L'Afrique et le Japon appelés à renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme
Dans l'objectif de faire face à ces défis complexes, M. Bedoui a souligné que "l'Afrique et le Japon sont appelés à renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme à même de permettre la réalisation des objectifs de l'agenda 2063 pour une Afrique stable, outre de faire face aux facteurs d'insécurité et d'instabilité existant aujourd'hui dans notre continent".
Le Premier ministre a affirmé, à ce propos, que le Japon et l'Afrique "peuvent également intensifier les efforts de coordination et de concertation au niveau international, pas uniquement pour lutter contre le terrorisme, mais également pour tarir les sources de financement du terrorisme à travers la lutte contre la production et le trafic de drogue et d'armes, le blanchiment d'argent et les réseaux criminels organisés".
Il a indiqué que la criminalisation de paiement de rançons aux groupes terroristes est à même de limiter la capacité de ces groupes tout en les empêchant de posséder des moyens de coercition.
M. Bedoui a appelé l'ensemble des participants à "apporter un soutien fort aux revendications légitimes de l'Afrique concernant la réforme du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unis (ONU), comme le prévoit le Consensus d'Ezulwini et la déclaration de Syrte.