L'homme d'affaire Ali Haddad a avoué, samedi, lors de son audition par le juge du Tribunal correctionnel de Sidi M'hamed dans l'affaire relative à «l'activité de montage automobile», avoir été chargé par Saïd Bouteflika de récupérer l'argent destiné au financement de la campagne électorale du 5e mandat, d'un montant allant entre 700 et 800 milliards de centimes.
Ali Haddad a affirmé avoir reçu, le 25 janvier 2019, un appel téléphonique émanant de Saïd Bouteflika pour solliciter son aide lors de la campagne électorale du 5e mandat, en lui donnant une liste des personnes qui seront chargées de cette campagne.
Il a dit que Saïd Bouteflika l'a chargé, ensuite, de récupérer l'argent de la campagne se trouvant au niveau de la permanence de Hydra, soit entre 700 et 800 Mds de centimes, ajoutant que lorsque le directeur des finances de la campagne devait récupérer l'argent en question, il n'a trouvé que 130 millions Da au niveau de la trésorerie du Groupe Haddad.
En revanche, Haddad a nié avoir été chargé par Saïd Bouteflika de «collecter» l'argent de la campagne mais seulement de «récupérer» la somme d'argent qui se trouvait au niveau de la permanence de Hydra.
Parmi les personnes ayant financé la campagne, Haddad a cité le nom de «Mazouz Naim», qui lui a remis un chèque de 39 Mds de centimes au niveau du siège du Forum des chefs d'entreprises (FCE) à El Mouradia», ajoutant qu'il avait reçu ce dernier (Mazouz) à la demande de Saïd Bouteflika.
Haddad a ensuite avoué avoir participé au financement de la campagne, avec Hacène Arbaoui qui a donné 20 voitures et 20 milliards de centimes.
Le juge a ensuite entendu le directeur des finances de la campagne présidentielle, le dénommé Chaïb Mahmoud. Interrogé au sujet du compte sur lequel étaient versés les fonds destinés à la campagne, l'accusé a précisé que l'argent était déposé sur un compte du CPA au nom du directeur de campagne Abdelmalek Sellal puis au nom d'Abdelghani Zaalane.
Il a reconnu qu'on lui a demandé de retirer dudit compte un montant de 19,5 mds de centimes en trois fois, précisant avoir remis l'argent au dénommé Hadj Saïd, chef de cabinet du FCE.
Hadj Saïd a reconnu avoir en effet reçu un montant supérieur à 19 mds de centimes qu'il a déposé au niveau de la trésorerie du groupe d'Ali Haddad à Dar El-Beïda (Alger).
Avant de suspendre l'audience, le juge a entendu la partie civile, Achaïbou Abdelhamid, qui a affirmé avoir déposé un dossier de montage de véhicules auprès du bureau technique du ministère de l'Industrie en 2016, lequel a été refusé par l'ancien ministre de l'Industrie Abdessalem Bouchouareb qui a désigné à la place une autre entreprise alors qu'elle n'était pas qualifiée pour une telle activité.
Dans sa réponse, le directeur de la commission technique du ministère de l'Industrie a indiqué que «la commission n'a reçu aucune demande concernant le montage de véhicules de type KIA de la part d'Achaïbou Abdelhamid », affirmant que «tous les dossiers passent par le bureau technique avant d'arriver au secrétariat du ministère».
APS