L'équipage de l'Ocean Viking, navire de secours en mer, est venu en aide à 92 personnes, dont un tiers de mineurs, qui tentaient de fuir la Libye sur une embarcation gonflable dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l'ONG SOS Méditerranée.
"Leur bateau était en train de se dégonfler, on n'ose imaginer ce qui ce serait passé si on ne les avait pas trouvés si rapidement", a affirmé Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée.
L'équipage de l'Ocean Viking a reçu une alerte vers 01H00 vendredi (00H00 GMT) et a localisé le bateau une heure plus tard, à 30 noeuds marins des côtes libyennes, en lutte avec la houle, selon l'ONG dont le siège est Marseille, dans le sud-est de la France.
Parmi les rescapés, cinq femmes enceintes et 38 mineurs, "la plupart non accompagnés", ont été secourus, selon M. Penard. "Ils étaient en hypothermie, souffrant de mal de mer.
L'essence du canot s'était déversée à l'intérieur, donc certains étaient couverts d'essence et on sait que le mélange eau de mer et fioul provoque des brûlures", a-t-il ajouté.
Le directeur des opérations espère "l'assignation rapide d'un port sûr, car on peut gérer l'urgence médicale à bord, mais c'est vraiment à terre que le sauvetage se termine".
Dans la nuit du 17 janvier, l'Ocean Viking avait déjà secouru 39 personnes sur une embarcation de bois en détresse.
Quatre jours plus tard, ces rescapés avaient été débarqués à Pozzello, en Italie.
"Tant que les conditions de vie en Libye seront aussi désastreuses, que les exactions continueront sur les personnes migrantes, les gens fuiront la Libye à n'importe quel prix", a averti M.
Penard. Depuis l'été 2018, succédant à l'Italie qui assurait auparavant ce rôle, les garde-côtes libyens sont chargés de coordonner les sauvetages dans une vaste "zone de recherche et de secours" dépassant leurs eaux territoriales.
Une mission que la Libye, en guerre, est incapable de mener à bien, dénonce SOS Méditerranée.
En 2019, l'Organisation internationale des migrations (OIM) a recensé 1.283 décès connus en Méditerranée, la route centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie étant la plus mortelle.
Au moins 19.164 migrants auraient péri dans les flots au cours des cinq dernières années.