L’Union africaine (UA) va proposer une mission d’observateurs conjointe avec l’ONU pour surveiller le respect de cessez-le feu en Libye, alors que les deux camps rivaux sont prêts à négocier une trêve durable, a appris l’APS vendredi de source proche du dossier.
" Une fois la cessation des hostilités est signée, l’Union africaine va proposer une mission d’observateurs conjointe avec l’ONU pour veiller au respect effectif du cessez-le-feu sur le terrain ", confie la même source à l’APS à la veille d’un sommet africain important sur la Libye.
L’Organisation panafricaine qui veut se ressaisir du dossier libyen s’active depuis quelques semaines à jouer un rôle de premier plan pour contenir la crise dans ce pays plongé dans le Chaos depuis 2011.
La proposition de l’Union africaine intervient au lendemain des pourparlers de Genève entre belligérants libyens.
Les deux partis ont accepté de transformer la "trêve" en un "cessez-le-feu durable" mais les conditions ne sont pas encore établies.
Samedi, le Conseil de la paix et de la sécurité de l’UA (CPS), se réunira en sommet, pour " sécuriser une démarche africaine adaptée qui aidera à fixer le cessez-le-feu, le respect de l’embargo sur les armes et la cessation des interférences en Libye ", a déclaré jeudi le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui dans un entretien à l’APS.
Le sommet réunira les chefs d’Etats membres du CPS en plus du premier ministre libyen, Faiz Essaraj, le SG de l’ONU et le président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye le président congolais, Sassou Ngessou.
Trois autres chefs d’Etats conviés à ce sommet pour discuter notamment de la crise au Sahel entremêlée à celle de la Libye : le Burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, président du G5 Sahel et du processus de Noakchott, le sud-africain Cyril Ramaphosa et le nigérien Issoufou Mahamadou, président de la CEDEAO.
Au menu de ce sommet extraordinaire figure l’examen des conclusions de la réunion du Comité de haut niveau sur la Libye à Brazzaville, celles du Congrès de Berlin ainsi que les acquis de la réunion des pays frontaliers de la Libye qui s’est tenue le 23 janvier à Alger.
Ces conclusions devraient permettre à l’UA de " déterminer les mesures opérationnelles pour rendre le Comité de haut niveau plus proactif et de définir la contribution de l’Afrique à la cessation effective des hostilités ", a- il ajouté.
" Il est important que notre démarche de réconciliation soit inclusive, et qu’elle aille au-delà des deux parties qui s’affrontent sur le terrain.
Nous devons toucher tous les intervenants et parties libyennes qui peuvent nous aider à dessiner une solution durable à ce conflit ", a précisé l’Algérien Smail Chergui.
Pour rappel, la déclaration de Berlin a confié à l’UA la tâche de réunir les belligérants libyens pour les ramener à la table des négociations en vue d’une réconciliation nationale.
L’Algérie s’est proposée pour accueillir ce forum de réconciliation entre protagonistes de la crise libyenne.
La Libye, pays riches en ressources pétrolières, est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, après une intervention militaire menée par l’alliance atlantique et désapprouvée par l’Afrique, dont les pays voisins qui subissent directement les conséquences de ce conflit.