La ministre ukrainienne de la Santé a annoncé rejoindre en quarantaine 72 personnes évacuées de Wuhan, épicentre du nouveau coronavirus, en signe de solidarité après que des habitants dénonçant leur hospitalisation à proximité ont provoqué des violences.
Des centaines d'habitants de Novi Sanjary ont affronté jeudi les forces de l'ordre pour s'opposer à l'arrivée dans un centre de repos de ce petit village du centre de l'Ukraine de 45 Ukrainiens et 27 étrangers en majorité originaires d'Amérique latine.
"J'ai pris la décision de rejoindre les gens en observation. Je vais passer les 14 prochains jours avec eux, dans le même bâtiment et les mêmes conditions. J'espère que ma présence calmera ceux de Novi Sanjary et le reste du pays", a écrit Zoriana Skaletska sur Facebook dans la nuit de jeudi à vendredi.
Elle a ajouté avoir été choquée par "la panique et le rejet, la négativité et les agressions" envers les évacués en quarantaine pour 14 jours à Novi Sanjary.
Les centaines de policiers anti-émeute déployés sur place jeudi ont fini par repousser les manifestants dans la soirée afin de dégager la route qu'ils bloquaient. Sous protection policière, les bus transportant les évacués, certains ayant des vitres brisées, ont réussi dans la soirée à pénétrer dans l'enceinte de l'hôpital.
Le Premier ministre Oleksiï Gontcharouk et le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov se sont rendus sur place pour tenter de calmer les manifestants et dénoncer les violences.
Selon un responsable de la police ukrainienne, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine, 24 personnes ont été arrêtées. Neuf policiers et un habitant ont par ailleurs été blessés, a-t-il ajouté.
Aucun cas de coronavirus n'a été enregistré en Ukraine, située entre la Russie et l'Union européenne, mais son système de santé public largement défaillant semble être mal préparé au défi de la nouvelle infection, ce qui renforce les craintes de la population.