L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés se dirigent vers de nouvelles concertations autour des mesures à prendre pour enrayer la chute des cours, provoquée notamment par le Coronavirus et la guerre des prix.
Ainsi, une réunion du comité technique conjoint Opep-nonOpep (JTC) est attendue pour le 18 mars courant, selon les déclarations des ministres de l'Opep+, à savoir celui de la Russie et du Kazakhstan, afin d'examiner l'évolution du marché pétrolier.
La Russie, deuxième producteur mondial de pétrole et allié principal de l'Organisation sera présente à cette réunion.
"Le dialogue se poursuit avec l'Opep et nous allons envoyé un représentant à la réunion du Comité technique conjoint prévu le 18 mars", a déclaré mercredi le ministre russe, Alexandre Novak.
Il a ajouté que la situation du marché pétrolier n'était pas stable à cause de la propagation du Coronavirus.
Mardi, il a souligné que la Russie était prête à prolonger au deuxième trimestre l'actuel accord de réduction de la production en vigueur jusqu'à fin mars, soit une réduction de 1,7 million de barils par jour par rapport au niveau d'octobre 2018.
Pour sa part, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a appelé mercredi, les pays membres de l'Opep et leurs alliés à réunir les experts du JTC en vue d’analyser les conditions actuelles du marché pétrolier qui fait face à un double choc d’offre et de demande, provoqués par l’épidémie de coronavirus.
"L'Algérie, en tant que pays frère et ami de l'ensemble des pays membres de l'Opep et non- Opep, aura la facilité de s'entretenir et de chercher le consensus pour une action solidaire pouvant contribuer à stabiliser le marché", a déclaré M.Arkab, dans un entretien accordé à l'APS.
Le retour de l'Opep et ses alliés à la table des discussions intervient dans un contexte marqué par une chute drastique des prix.
Le prix du panier de quatorze pétroles bruts (ORB), qui sert de référence à l'Opep a atteint mardi 35,71 dollars contre 34,71 dollars lundi, selon les données de l'Organisation publiées mercredi sur son site web.
Mardi, le baril de pétrole coté à Londres a terminé la séance en hausse de 8,3%, ou 2,86 dollars, à 37,22 dollars.
A New York, le baril de WTI pour livraison en avril a clôturé à 34,36 dollars après avoir grimpé de 10,4% ou 3,23 dollars.
Cette progression est intervenue dans un contexte marqué par le retour d'espoir sur la relance des discussions entre l'Opep et ses alliés pour soutenir les prix de l'or noir.
En revanche, les cours étaient en baisse mercredi, provoquées par les perspectives de hausse d'une production d'or noir déjà très abondante.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 35,91 dollars à Londres, en baisse de 3,52% par rapport à la clôture de mardi, tandis qu'a New York, le baril américain de WTI pour avril perdait 3,52%, à 33,15 dollars.
Les réunions de l'Opep tenues les 5 et 6 mars dernier à Vienne ont été achevées sans prise de mesures pour soutenir les prix de brut.
Les participants à la 178éme réunion de l'Opep avaient recommandés à leurs alliés, dont la Russie une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour (bpj) jusqu'à fin 2020 pour soutenir les cours du brut .
Cette recommandation n'a pas été validée par la 8éme réunion des pays Opep et Non Opep, sachant que la Russie soutient le maintien de l'accord actuel (1,7 million b/j).
L'Arabie saoudite a annoncé par la suite la plus importante réduction de ses prix de brut en 20 ans afin de gagner des parts de marché.
Cette décision a fait chuté les prix jusqu'à 32 dollars.
Mercredi, le géant pétrolier Saudi Aramco a annoncé qu'il envisageait d'augmenter sa capacité de production de pétrole d'un million de barils par jour (b/j) pour la porter à 13 millions b/j.
Les Emirats arabes unis se sont dit aussi prêts à augmenter leur approvisionnement en pétrole de plus d'un million de baril par jour (bpj).
"Conformément à notre stratégie de croissance de la capacité de production (..), nous sommes en mesure d'approvisionner le marché avec quatre millions de barils par jour (bpj) en avril", a indiqué mercredi l'entreprise publique Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) dans un communiqué.
L'Arabie Saoudite et les Emirats arabes Unies sont deux alliés importants au sein de l'Opep.
L'Opep+ avait portée en décembre dernier sa réduction globale de la production à 1,7 millions de barils/jour .
Entré en vigueur janvier dernier, cet ajustement prendra fin le 31 mars.