Le président du Conseil Consultatif de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), Saïd Mokaddem, a affirmé, mercredi en réaction à la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, que "l’Algérie est la cible d'une féroce campagne coloniale aux fins de chantage économique et politique", réitérant son rejet des "diktats et de leçons à recevoir".
La résolution du Parlement européen "est une atteinte à la souveraineté d’un Etat indépendant et une violation flagrante des relations internationales fondées sur le respect de la souveraineté des Etats et de non-ingérence dans leurs affaires internes", a estimé le Dr. Saïd Mokaddem dans une déclaration à l’APS.
Et d'ajouter : "cette sinistre résolution comprend de dures jugements de la part d’un Parlement qui ne détient, aux termes de ses statuts, pas de compétence d’initiative de législation".
"Comment peut-il donc oser s'attaquer à un Etat souverain sur un ton de maitre et de tuteur ?", a-t-il fustigé.
L’Algérie, a rappelé le président du Conseil Consultatif de l'UMA, "rejette la logique coloniale autoritaire du PE et refuse les diktats, les leçons à recevoir et l’intimidation à travers la saisie de toutes les organisations internationales des droits de l’Homme".
Il a relevé, à ce propos, que le Parlement européen "cherche ainsi à mobiliser davantage de dénonciations et à instrumentaliser le Conseil onusien des droits de l’Homme qui va se réunir en mars prochain à Genève.
Pour M. Mokaddem, "la 3e résolution du Parlement européen contient de fausses allégations concernant la situation des droits de l’Homme en Algérie car les nouveaux amendements constitutionnels ont pris en considération les revendications d'associations et d'activistes du Hirak, auxquels s'appuyait le PE dans ses plaidoiries contre l’Algérie".
"Cette résolution a ignoré les points positifs des nouveaux amendements constitutionnels, plébiscités par le peuple pour inaugurer une nouvelle étape de l’histoire de l’Algérie de demain, estimant qu'ils étaient loin des aspirations de la société algérienne", a-t-il poursuivi.
Le président du Conseil consultatif de l’UMA s'est interrogé sur l'objectif de "cet acharnement" à recourir à ce procédé "non civilisée" dans le rapport à l'Algérie, "d'autant que les canaux de communication entre les organes officiels gouvernementaux et parlementaires existent entre l'Union européenne et leurs homologues en Algérie en tant qu'espace de dialogue, de coopération et de solidarité".
Evoquant les arrières pensée pensées de cette résolution, le diplomate a souligné que "la finalité est un chantage économique à l'Algérie afin de la dissuader d'aller vers la révision de l'Accord d'association avec l'UE".
Pour le président du Conseil consultatif de l’UMA, "l'UE a réalisé que la concurrence internationale, notamment la rude concurrence de la Chine et la Russie ainsi que l'entrée en force de la Turquie sur le continent africain, finira par mettre un terme à son monopole sur plus 65% des importations de l'Algérie sur le marché européen".
Par ailleurs, il a expliqué qu'il s'agit également d'un "chantage politique" car, a-t-il estimé, la campagne féroce menée contre l'Algérie coïncide avec sa volonté à aider les frères et amis, notamment dans les pays voisins, à résoudre les conflits que traversent leurs pays sans aucun intérêt stratégique".
Cette volonté, "dérange certaines parties qui cherchent à servir leurs intérêts, d'une part, et à entraver l'Algérie sur les plans régional et international, d'autre part", a expliqué M. Mokaddem.
Les communiqués et les positions des différentes franges de la société algérienne, officielle et non gouvernementale, dénonçant la résolution européenne sur des questions hautement sensibles reflètent "la conscience des Algériens quant aux complots étrangers visant la sécurité et la stabilité du pays sous des brillants slogans", a-t-il conclu.