"La valorisation des compétences est le premier objectif de la stratégie de notre tutelle", indique Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT), au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Invité, mercredi, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci, affirme que l’Algérie compte aujourd’hui plus de 37 000 chercheurs. Ce qui nous donne, dit-il, une moyenne de 740 chercheurs pour un million d’habitants.
Il précise que l’Algérie compte plusieurs types de chercheurs, à savoir universitaires, chercheurs permanents, le personnel de soutien à la recherche, ingénieurs, et les chercheurs en entreprise, qui sont, selon lui, le point faible de notre système nationale de recherche. "Nous avons 180 chercheurs dans les entreprises. C’est vraiment dérisoire comme nombre ", poursuit-il.
Qualifiant les chercheurs permanents de « cheville ouvrière » de le recherche scientifique, l'invité précise qu’il est impératif aujourd’hui de revoir leur statut pour passer de la recherche académique à la recherche et développement. Selon lui, cette catégorie de chercheurs est malheureusement marginalisée par le système national de la recherche. "Donc le plus grand défis, pour le développement de la recherche, c’est de promouvoir et d’encourager la mise en place d’un statut de chercheur dans l’entreprise, qui est impératif dans le développement", ajoute t-il.
Pour lui, il faut absolument faire en sorte de créer un écosystème pour que les entreprises soient productives de savoir faire, puisque l’Algérie dispose de chercheurs qui peuvent les accompagner.
A l’université on est à la pointe de la connaissance et de la technologie en matière théorique, dit-il, c'est-à-dire que le diplômé algérien a des connaissances nécessaires, par rapport à ce qui se passe dans le monde. Cependant, ajoute t-il, "lorsqu’il rejoint le milieu du travail, il trouve des entreprises archaïques qui continuent à fonctionner avec des anciennes technologies. "Donc, il ne peut pas s’adapter", ajoute-il.
Concernant la recherche en sciences médicales, devenues stratégique et un domaine de souveraineté notamment depuis le début de la crise sanitaire mondiale, M. Aourag plaide pour l'instauration d'un système de recherche en sciences médicales.
Il déplore le fait qu'en Algérie "on ne peut pas développer les recherches dans le domaine médical et pharmaceutique s'il n'y a pas un protocole qui permet de faire des essais cliniques" qui sont interdit par la loi.
Quant à l'apport de l'université dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, le Pr Aourag a considéré que cette pandémie "a montré que nous avons des compétences". "Nous avons actuellement onze laboratoires de recherche qui font le dépistage du Covid-19, et nous avons effectué jusqu'à présent 90000 tests à travers nos centres de recherches", conclut-il.