Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra lundi une réunion consacrée au dernier rapport du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies sur l'évolution de la situation en Afrique de l'Ouest et au Sahel au cours du dernier semestre de l'année 2020.
Le rapport, disponible en ligne, parle d'une situation sécuritaire qui s'est "complexifiée" et de l'effet aggravant de la propagation du virus de la Covid-19 dans la région.
La pandémie "a exacerbé les facteurs de conflit existants et nourri la radicalisation des groupes extrémistes, qui rejettent sur les gouvernements la responsabilité des effets néfastes de la pandémie", indique-t-il.
"Le centre du Sahel reste en proie à des crises multidimensionnelles, aux carences de la gouvernance et à la faiblesse des institutions, à l'extrémisme violent, aux effets des changements climatiques, à l'insécurité alimentaire, à une croissance démographique rapides et aux déplacements forcés à grande échelle", résume le rapport.
Il ajoute que "les attaques meurtrières dirigées contre les acteurs humanitaires ont compliqué davantage l'accès humanitaire au Niger et au Nigéria.
De violents affrontements ont éclaté en Côte d'Ivoire et en Guinée dans le sillage de scrutins contestés".
"Au Burkina-Faso et principalement dans les régions de l'Est, du Sahel et du Centre-Nord, les attaques se sont poursuivies, entraînant une flambée des violences contre les civils, une multiplication des déplacements et l'extension des territoires contrôlés par les groupes terroristes, extrémistes violents et criminels", précise le document.
"Au Mali, les attaques lancées par les groupes extrémistes violents contre les forces de sécurités et les populations se sont poursuivies", signale le rapport constatant, néanmoins, une amélioration au Niger où les conditions sont plus stables par rapport à la période précédentes.
Au Nigéria, le problème de la sécurité se pose sur "plusieurs fronts" au moment où Le Golfe de Guinée "reste un foyer de piraterie" même si le nombre d'acte de violence a relativement baissé.
Par ailleurs, "la situation humanitaire dans la région s'est détériorée au second semestre 2020 sous le triple effet de l'intensification des conflits, des conditions météorologiques extrêmes et de la pandémie de la Covid-19", poursuit le document selon lequel "le nombre total de déplacés et de réfugiés atteint désormais près de 5 millions".
En tout, "31 millions de personnes ont besoin d'une aide pour survivre, ce qui représente une augmentation de 7 millions par rapport au début de 2020", déplore le rapport.
En matière de droits humains, il est signalé l'usage de la violence contre les civils aussi bien de la part des extrémistes armés que des forces de sécurité.
Selon le même texte "les attaques commises par les extrémistes violents et autres groupes armés, l'usage excessif de la force par les services de sécurité et les violences politiques et électorales ont persisté dans un climat d'impunité".
"La propagation du discours haineux, l'instrumentalisation des identités ethniques et la désinformation ont marqué la période électorale", ajoute-t-il donnant la Côte d'Ivoire et la Guinée comme exemples.
Le rapport attire, toutefois, l'attention sur le "progrès notable" réalisé au cours des derniers mois de 2020 en matière de représentation et de participation des femmes au processus politique dans la région du Sahel. APS