Le Conseil de sécurité des Nations-Unies va tenir, lundi, une réunion par visioconférence, sur les développements politiques en Syrie, alors que le conflit dans lequel s'est embourbé le pays entre aujourd'hui dans sa 11ème année.
L'Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Geir O. Pedersen, doit briefer l'organe onusien sur la situation politique en Syrie lors d'une séance ouverte qui sera suivie de consultations à huis-clos.
La réunion de lundi coïncide, en effet, avec le bien triste 10ème anniversaire de la crise syrienne déclenchée le 15 mars 2011 par des manifestations pacifiques, mais qui s'est complexifiée au fil des mois et des années avec l'implication de groupes terroristes et de puissances étrangères.
Selon des sources proches du Conseil de sécurité, il sera question pour Pedersen, à l'occasion de cette réunion, de réitérer un point qu'il avait souligné lors des consultations à huis clos du 9 février: "l'absence de progrès sur la voie politique était due à un manque de diplomatie internationale constructive sur la Syrie".
Pedersen, avait, alors, déclaré à la presse que "sans une diplomatie internationale qui comble les clivages existants et se concentre sur des étapes mutuelles et réciproques, il est peu probable qu'une voie - la voie constitutionnelle ou toute autre - progresse réellement" Pedersen présentera probablement une évaluation de sa récente action diplomatique, en lien avec le cinquième round des discussions dans le cadre du Comité constitutionnel, qui s'est tenu à Genève pendant la semaine du 25 janvier, Il évoquera également ses récentes rencontres avec des représentants des garants du processus d'Astana qui comprend la Russie, la Turquie, et l'Iran.
Si la plupart des membres du Conseil de sécurité continuent d'affirmer que "des mesures devraient être prises pour revigorer" le Comité constitutionnel syrien, d’autres ont apparemment laissé entendre que "les travaux du Comité étaient moribonds et qu'une nouvelle approche était nécessaire", révèlent les mêmes sources.
En fonction des résultats de ses récents efforts diplomatiques, Petersen peut affirmer qu'il est prêt à aller de l'avant avec l'organisation d'un sixième cycle de pourparlers avec le Comité constitutionnel, mais seulement s'il est en mesure d'obtenir des garanties des parties que cela entraînera des progrès significatifs et des résultats tangibles, avancent-elles.
Si de telles assurances sont obtenues, un sixième cycle pourrait être organisé le mois prochain.
Pedersen peut également réaffirmer que pour qu'un sixième cycle de pourparlers soit couronné de succès, les parties au Comité doivent travailler de bonne foi à la rédaction d'une nouvelle constitution pour la Syrie, et les divisions actuelles entre les principaux acteurs internationaux doivent être comblées.
Cependant, un facteur potentiel pourrait compliquer la tenue d'un autre cycle de négociation: si un sixième cycle ne peut être organisé en avril, il est possible qu'il soit reporté à la fin de l'été, étant donné les vacances de Ramadan de la mi-avril à mi-mai et les élections présidentielles syriennes potentielles prévues fin mai ou début juin.
Mercredi dernier, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné que le peuple syrien "avait subi certains des plus grands crimes au cours de ce siècle".
Guterres a insisté sur la nécessité de rendre des comptes "s'il doit y avoir une paix durable en Syrie", mettant en exergue "le rôle de l'ONU dans la recherche d’un règlement politique négocié".
Tout en faisant valoir que toute la société syrienne doit être engagée dans ce processus, Guterres a soutenu qu'il était également " important que la communauté internationale s'engage dans un "dialogue diplomatique soutenu et solide" afin de surmonter ses propres divisions et de travailler ensemble pour contribuer à ramener la paix en Syrie.
APS