« Nous escomptons énormément de ce renouvellement du personnel politique à l’Assemblée populaire nationale (APN), surtout avec les profils de jeunes et d’universitaires annoncés, pour qu’il soit plus sensible au développement durable, qui est aujourd’hui un enjeu planétaire, notamment pour assurer la sécurité énergétique », affirme Boukhalfa Yaissi, Directeur général du cluster énergie solaire, ce jeudi matin, dans l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.
Pour Boukhalfa Yaissi, « les prochaines années vont êtres cruciales pour le pays puisqu’on doit sortir de la dépendance des énergies fossiles, aller vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.» Le Directeur général du cluster énergie solaire salue un changement de position politique vis-à-vis des énergies renouvelables. « Le Président de la République a lancé un signal fort en début de semaine pour lancer la transition énergétique, ce qui indique aujourd’hui une orientation claire. C’est une bonne décision pour le développement des énergies renouvelables en général et aussi pour la transition énergétique », commente-t-il.
Le Président annonce le lancement d’un programme de 1000 mégawatt d’origine renouvelable
« Lorsqu’il y avait beaucoup d’argent, les énergies renouvelables étaient oubliées, et quand il n’y a pas d’argent, elles sont trop cher », relève l’expert qui se dit rassuré que la situation change. « Aujourd’hui, nous sommes dans une autre logique, dans laquelle les énergies renouvelables se présentent comme une solution économiquement viable pour le pays, donc nous avons tout intérêt à y consacrer une partie des ressources, avec la nécessité d’associer tous les acteurs y compris les financiers privés.» Boukhalfa Yaissi plaide pour le recours à toutes les formes de financement offertes. « Il y a la possibilité de faire du partenariat public-privé, c’est une voie à explorer, ensuite il y a la finance internationale qui peut être mobilisée dans le cadre de projets rentables, capables de rembourser le crédit.»
Boukhalfa Yaissi appelle les autorités à faire participer les acteurs du secteur. « Il faut partager les éléments contenus dans le cahier de charges bien avant son lancement, pour laisser le temps aux investisseurs de trouver des solutions.» Le Cluster préconise également que ce programme de 1000 mégawatt soit déployé par tranches de 250 mégawatt, réalisées de façon régulière. « Cela va donner énormément de confiance et de visibilité aux acteurs et leur donner plus de chance de participer », souligne le Directeur général du cluster énergie solaire.
La certification du produit national : une urgence
Toujours selon lui, « le cahier des charges doit donner la priorité aux opérateurs nationaux. » Boukhalfa Yaissi insiste. « Comme pour l’interdiction d’importer des groupes électrogènes parce qu’ils sont aujourd’hui assemblés en local, nous attendons des décisions similaires pour que les panneaux solaires photovoltaïques, les structures, les câbles et les onduleurs produits localement soient destinés à ce programme.» Le Directeur général du cluster énergie solaire insiste encore sur l’urgence e régler le problème de la certification. « Nous espérons que le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) mette rapidement en place le laboratoire, avec la palette complète de tests nécessaires, qui permettra aux organismes de certification tels que l’IANOR de pouvoir certifier nos produits.» Boukhalfa Yaissi relève que « pour le moment, nous somme obligé de les expédier à l’étranger pour les certifier avec toutes les difficultés rencontrées pour le transport et les douanes.»