Mustapha Heddam : Le taux de participation aux législatives reflète une avancée démocratique

Mustapha Heddam, analyste politique dans l'Invité de la rédaction

Avec l’organisation d’un troisième scrutin à son actif, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) met les bases de la pratique démocratique par un vote transparent. « Le taux de participation aux législatives reflète une avancée démocratique à inscrire au crédit de l’ANIE et des pouvoirs publics. Nous ne somme plus dans les chiffres gonflés et les taux staliniens mais bien en présence des chiffres réels », commente, ce dimanche matin, l’analyste politique Mustapha Heddam, dans l’émission L’Invité de la rédaction, sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

« C’est la troisième fois que nous avons des élections organisées d’une manière indépendante par l’ANIE. Crescendo, nous avons remarqué la vérité des chiffres », relève Mustapha Heddam, qui estime que « l’Algérie entre, de plein pied, dans un système démocratique.» L’analyste politique exclut la thèse selon laquelle ce taux de 30,20% soit le résultat des appels au boycott. Selon lui, ce taux reflète la réalité que « les algériens votent peu » et constitue ainsi « une avancée démocratique .» Pour autant, Mustapha Heddam rappelle que ce taux national de participation reste un taux préliminaire. « Mohamed Charfi a commencé par préciser qu’il fallait encore consolider les chiffres pour obtenir les taux définitifs de participation.»

En effet, lors de la conférence de presse tenue samedi soir, le président de l’ANIE avait expliqué que les opérations de dépouillement se poursuivaient encore dans certains bureaux de vote à travers le pays et que le vote de la diaspora n’avait pas encore été inclus. « Ce nouveau mode de scrutin requiert un dépouillement plus affiné avec deux comptages, d’abord pour déterminer les listes gagnantes puis pour identifier les personnes qui totalisent le plus grand nombre de voix », souligne l’analyste politique.

Les législatives 2021 signent la fin des quotas et de l’achat des voix

« Assainir la sphère politique est un processus qui prendra du temps », prévient Mustapha Heddam qui estime que les dispositions légales dissuasives, contenues dans la nouvelle loi sur les élections, font leur effet. « Les mauvaises pratiques se réduisent », constate-t-il. Selon lui, « les avancées démocratiques sont indéniables même s’il reste des améliorations à apporter.» Mustapha Heddam appelle les pouvoirs publics et l’ANIE à consacrer « plus de démocratie, plus de liberté d’expression et de la presse, plus de parler vrai pour rétablir les passerelles avec les citoyens et lutter contre ceux qui tentent de freiner le changement en cours.»

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