Il faut nettement accroître les investissements et muscler la gouvernance mondiale afin de mieux lutter contre de futures pandémies, a prévenu vendredi le groupe indépendant de haut niveau mandaté par le G20 pour réfléchir à la manière de préparer la planète à l'avenir.
"Le monde est très loin d'être prêt pour prévenir ou stopper la prochaine pandémie", a ainsi estime ce groupe dans un rapport publié à Venise à l'occasion de la réunion des ministres des Finances du G20.
Pourtant, "il y a une forte probabilité pour que la future pandémie se déclare dans moins d'une dizaine d'années", et "son impact sur la santé humaine et l'économie mondiale pourrait même être plus important que celui du Covid-19", insiste-t-il.
"Nous devons tirer les leçons de cette pandémie pour être prêts pour la suivante", a exhorté la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, lors d'une conférence de presse.
Le rapport juge nécessaire d'augmenter les financements publics d'au moins 75 milliards de dollars dans les 5 prochaines années, soit 15 milliards de dollars par an.
Ces financements doivent permettre de mettre sur pied un réseau coordonné de surveillance et de recherche sur les maladies infectieuses, des systèmes de santé résilients, une capacité mondiale pour produire des vaccins, et une gouvernance mondiale.
Le rapport prône également la création d'un Conseil des menaces sur la santé mondiale, qui rassemblerait les ministres de la Santé et des Finances et les organisations internationales.
Il aurait pour mission "d'assurer une surveillance financière systémique et une mobilisation rapide et efficace des ressources et de la coordination des efforts internationaux pour atténuer les menaces de pandémies".
Ces recommandations seront étudiées lors de la prochaine réunion des ministres des Finances et de la Santé du G20 en octobre.
Par ailleurs, Mme Okonjo-Iweala a prévenu que la pandémie de Covid-19 "est toujours là", en lançant un appel à accélérer plus largement la vaccination à travers le monde, alors que de nombreux pays émergents n'ont vacciné qu'une part minime de leur population.
"Le G20 a bien agi en essayant de donner des vaccins, de soutenir leur production et leur distribution, mais il faut faire plus", a-t-elle insisté.
APS