La pandémie de Covid-19 fait trembler les systèmes de santé, à travers le monde. « Cette pandémie va changer les approches sanitaires, les localisations de fabrications et les politiques de santé elles-mêmes », prédit Abdelouahed Kerrar, président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), ce lundi, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
Pour ce spécialiste de l’industrie pharmaceutique, « il faut un chef d’orchestre qui définisse les produits qui relèvent de la souveraineté sanitaire », car la pandémie a fait flambée de la consommation de certains médicaments.
Abdelouahed Kerrar cite plusieurs exemples de produits très demandés à cause de la pandémie et pour lesquels, il faut parfois recourir à l’importation. « La consommation de l’enoxaparine [Ndlr Lovenox] a augmenté de 68% entre janvier et juillet 2021, par rapport à la même période en 2020. Pour les antibiotiques, l’augmentation est de 38%, et elle atteint 130% pour le céfixime, qui est un antibiotique connu », ou encore, « la demande de corticoïdes qui augmente de 42%», interpelle le président de l’UNOP.
e spécialiste se félicite que l’Algérie ait « encouragé à la production pharmaceutique locale ces dix dernières années » et estime qu’« elle en récolte les fruits maintenant ». « Je n’essaye même pas d’imaginer quelle aurait été la situation si on ne fabriquait pas les produits utilisés contre le Covid », dit-il, avant de préciser : « nous pensons à l’UNOP qu’aujourd’hui, c’est le temps d’apporter des réponses concrètes à l’urgence, à la douleur et à la souffrance des patients. Viendra ensuite le temps où il faudra faire le bilan et tirer les leçons positives et négatives de cette crise.»
« Il faut injecter des moyens humains et matériels dans l’Agence du médicament »
Selon lui, « il faut un chef d’orchestre qui définisse les produits qui relèvent de la souveraineté sanitaire. » Le président de l’UNOP estime que cette mission est actuellement prise en charge par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. « Depuis que le ministère de l’Industrie pharmaceutique existe, l’enregistrement et la production ont repris, un cadre réglementaire a été mis en place en un temps record et il y a une Agence du médicament qui commence à travailler », fait-il remarquer.
Abdelouahed Kerrar recommande de soutenir ce département. « C’est très important de le dire, il faut injecter des moyens humains et matériels dans l’Agence du médicament, c’est un investissement dont l’Algérie va récolter les fruits dans quelques années », estime le président de l’UNOP.