Les participants à une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui ont affirmé, dimanche à Alger, à l’occasion du 10 anniversaire de démantèlement du camp Gdeim Izik par les forces marocaines, leur solidarité absolue avec le peuple sahraoui dans sa lutte contre l’occupation et leur appui à ses droits légitime jusqu’au recouvrement de l’indépendance, dénonçant l’inertie de l’ONU face aux violations marocaines.
L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a inauguré la conférence en présentant un aperçu sur l’épopée de Gdeim Izik, le camp sahraoui envahi par les forces d’occupation marocaines le 8 novembre 2010, et brûlé complètement de «la manière la plus brutale qui reflète la barbarie de l’occupation marocaine», faisant plusieurs victimes et blessés.
En dépit de l’oppression qu’il continue à subir, le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre sa lutte pour la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, a affirmé M. Taleb Omar, exprimant le rejet des Sahraouis de la politique du fait accompli adoptée par le Maroc, et «l’inertie de l’Onu et son incapacité» à appliquer les décisions de la légalité internationale.
Le diplomate sahraoui a estimé que la fermeture par les civils Sahraouis du passage illégal d’El Guerguerat était une réaction logique aux entraves marocaines et au non respect du plan de paix convenu, en sus des tentatives récurrentes de faire diversion à travers l’ouverture de consulats sans impact juridique mais qui constituent «une violation au droit sahraoui et au Droit international ».
Evoquant le discours prononcé, samedi, par le souverain marocain, Mohamed VI, le diplomate sahraoui a souligné qu’il dénotait «la même intransigeance, arrogance, dénaturation de la vérité, désinformation et allégations», ce qui confirme l’absence de toute volonté chez le Maroc de se conformer à la légalité internationale, et d’aller vers l’organisation d’un référendum.
Soulignant la détermination du peuple sahraoui, suite à l'annonce de l'état d'urgence, à se mobiliser et faire face à la puissance coloniale à tout prix, le membre du secrétariat national du Front Polisario a mis en garde le Maroc contre les retombées de sa position, appelant les Nations unis à assumer leur responsabilité au vu de la non application du droit international.
Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Said Layachi, a mis l'accent, dans ce sens, sur l'impératif d'accélérer la désignation d'un envoyé onusien au Sahara Occidental dans le souci de reprendre les négociations et d'organiser un référendum sur l'autodétermination.
Le même intervenant s'est dit étonné du retard accusé dans l'organisation d'un référendum pour répondre aux revendications légitimes du peuple sahraoui et ce en dépit des différentes résolutions des Nations unis stipulant que le Sahara Occidental est un territoire non autonome conformément à la résolution 1514.
Concernant l'ouverture de consulats à la ville occupée de Laayoune, M. Layachi a qualifié cette opération de "fiasco à travers lequel l'occupation marocaine cherche une légitimité", faisant savoir que le Maroc ignore le fait qu'"aucun pays ne reconnait sa souveraineté sur le Sahara Occidental".
Pour le président du CNASPS, la stratégie du Maroc est axée sur la politique du fait accompli avec la complicité de ses alliés au sein du Conseil de sécurité, notamment la France.
Le défenseur des droits de l'Homme a affirmé que la position de l'Algérie en faveur du peuple sahraoui est ferme et inaliénable, régie par les constantes de la révolution de libération.
Appel à mettre fin à la pression de la France et de l'Espagne sur le Conseil de sécurité
Dans son intervention via visioconférence, le président de la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand a souligné l'importance du 10e anniversaire du démantèlement du camp de Gdeim Izik, d’autant qu’il reflète la détermination du peuple sahraoui, sa forte volonté et son ferme attachement à son droit à l'autodétermination et à défendre ses droits conformément à la légalité internationale.
L’Organisation des nations unies (ONU) a complètement abandonné ses devoirs, bien qu'elle ait approuvé il y a 25 ans l'organisation d’un référendum au Sahara Occidental via la mise en place de la MINURSO, a déploré M. GALAND appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités, à mettre en œuvre les résolutions de l'ONU et à mettre fin à la pression exercée par la France et l'Espagne sur le Conseil de sécurité.
Il a souligné que les efforts vont doubler dans les prochains jours pour rendre justice au peuple sahraoui en prenant contact avec les démocrates aux Etats unis d’Amérique après leur victoire à la dernière élection présidentielle ainsi qu’avec les élus au Congrès pour intervenir auprès de l’ONU afin de permettre à la MINURSO de contrôler le respect des droits de l'homme.
Il s’agit également de la relance des dossiers en suspens au niveau des parlements, en raison de la pandémie de Coronavirus, à l’instar du Parlement européen à Bruxelles.
Les partis politiques, les organisations de la société civile et les parlementaires ayant participé à ce sit-in de solidarité ont appelé l’ONU à assumer sa responsabilité en organisant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et à mettre fin aux violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés.
A ce propos, la présidente de la commission d’amitié Algérie-Sahara occidental à l’APN, Saïda Bounab, a appelé à l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans les plus brefs délais outre la libération de tous les détenus sahraouis dans geôles de l’occupation marocaine et le recouvrement des ressources naturelles du peuple sahraoui.
Pour sa part, le membre du bureau du RND, Mohand Berkouk a réitéré les positions indéfectibles de son parti vis-à-vis de la cause sahraouie juste ainsi que le soutien absolu de l’Algérie au droit des Sahraouis à l’indépendance, saluant la lutte pacifique du peuple sahraoui.
De son côté, le président du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, a mis en avant le soutien inconditionné à la cause sahraoui, affirmant que le « Sahara Occidental n’est pas marocain et ne veut pas l’être » mais il est plutôt d’appartenance sahraouie.
Le représentant de l’UGTA, a réaffirmé, à son tour, son appui et son soutien inconditionné à la cause sahraouie jusqu’au recouvrement de l’indépendance.
Ont pris part à cette halte de solidarité, des présidents de partis politiques, des organisations, des associations de la société civile, des activistes et un représentant de l’ambassade d’Afrique du Sud en Algérie. APS