La militante sahraouie des droits humains, Sultana Khaya, a affirmé que l'occupant marocain avait empêché une délégation américaine de lui rendre visite jeudi dernier pour s'enquérir de sa situation dans sa maison dans la ville occupée de Boujdour, où elle vit depuis novembre 2020, en résidence surveillée.
Sultana Khaya a précisé dans une déclaration qu'une délégation de l'ambassade des Etats-Unis devait effectuer jeudi dernier une visite d'une journée au Sahara occidental "afin de suivre la réalité du peuple sahraoui sur les plans des droits de l'homme, économique et social".
"La délégation m'a contacté par l'intermédiaire de médiateurs pour me rencontrer et se renseigner sur ma situation en tant que militante des droits humains du Sahara occidental où je vis en résidence surveillée dans ma maison à Boujdour", a ajouté la présidente de la Ligue sahraouie pour les droits de l'homme et la protection des richesses à Boujdour.
Cependant, a-t-elle, déploré, "les responsables américains ont succombé à la pression marocaine pour les empêcher de me rendre visite et de voir ma réalité avec ma famille".
"En fait, un fonctionnaire de l'ambassade a demandé à me rencontrer à El-Ayoun occupée, une sorte de déni de la réalité dans laquelle je vis", a-t-elle encore regretté accompagnant sa déclaration de vidéos montrant "le siège de la maison et la réalité démasquée que l'occupation marocaine tente de cacher".
"Ces vidéos sont une preuve de la documentation réaliste de ma routine quotidienne sur la base de ma détention, d'être surveillée et de m'empêcher de sortir de chez moi pendant plus de 319 jours", a soutenu Sultana Khaya précisant que les vidéos sont tournées depuis l'intérieur de sa maison à Boujdour, et les individus qui entourent la maison "sont des agents des différents services de sécurité (marocains) déployés sur les quatre coins de la maison familiale".
"Il en est ainsi à cause de mes positions en matière de droits de l'homme. Et je suis victime de nombreuses violations telles que le viol, la torture et le pillage de ma maison à plusieurs reprises accompagnés de la confiscation de tout, des meubles, compteur électrique, vêtements, téléphones et appareils électroménagers...etc", a fait savoir la militante des droits de l'Homme qui a tenu à informer les organisations internationales et la presse de ces faits.
"Des choses incroyables au XXIe siècle se passent ici sous le nez de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental), pendant que le monde entier regarde en silence et en complicité", a encore regretté Sultana Khaya.
Et d'ajouter dans ce sens, "Malheureusement, nous payons aujourd'hui le prix de la politique de l'ancien président américain Donald Trump, en donnant au Maroc le feu vert pour étouffer toutes les voix appelant à la liberté et à la justice".
"Nous avons beaucoup d'espoir dans le gouvernement Biden pour former une voix qui défend les militants des droits de l'homme dans le monde, en particulier au Sahara occidental", a-t-elle conclu.