Dernières 24 heures avant le début du vote pour le 2ème tour de l’élection présidentielle en Tunisie. Les 5,3 millions d’électeurs Tunisiens sont appelés aux urnes pour trancher le duel des deux antagonistes, Moncef Mrazouki et Béji Caïd Essebsi.
Engagés dans un marathon ardu pour la mobilisation d'environ 5,3 millions de votants depuis le début, le 9 décembre, de la campagne électorale pour le second tour de la compétition pour l'entrée au Palais de Carthage, le chef de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi et le président sortant Moncef Marzouki, ont tenté de conquérir les électeurs notamment les indécis.
Les deux rivaux ont multiplié tout au long de la campagne meetings, rassemblements, joutes aratoires et même débats télévisés, qui ont été marqués par une confrontation entre deux conceptions.
Sorti vainqueur des législatives, Nidaa Tounès défend une concentration des leviers du pouvoir entre les mains d'un seul parti, alors que Moncef Marzouki, qui se représente en tant que candidat indépendant, prône le rééquilibrage du paysage politique, en mettant en garde contre l'"hégémonie" si les deux têtes de l'exécutif, présidence et gouvernement et le Parlement venaient à être présidés par un seul parti.
Essebsi donné favori devant Marzouki
Béji Caïd Essebsi, chef du parti Nidaa Tounés, arrivé en tête au premier tour avec 39,46% de voix, croisera de nouveau le fer avec Moncef Marzouki, président sortant qui a obtenu, lui, 33,43 %.
Comme pour le premier tour, les pronostics penchent en faveur de Béji Caïd Essebsi qui doit normalement bénéficier du report de voix, principalement du Front populaire de Hamma Hammami, classé troisième au premier tour avec 7,82 % soit plus de 255.000 voix et celles récoltées par le richissime homme d'affaires, Slim Riahi à hauteur de 5,55 % soit plus de 180.000 voix.
Moncef Marzouki devrait, selon des milieux politiques tunisiens, bénéficier, comme lors du premier tour, des voix du mouvement Ennahda même si la direction de ce dernier a préféré, encore une fois, jouer la neutralité en restant à "équidistance" entre les deux candidats."Sur le 1,1 million de voix obtenues par Marzouki au premier tour, la moitié étaient des électeurs d'Ennahda", a reconnu le numéro 1 du mouvement, Rached Ghannouchi, dans un entretien mardi à une télévision tunisienne.
La base du mouvement qui n'a, en apparence, reçu aucune consigne de vote, fera le même choix, prédisent des milieux politiques, d'autant que Nidaa Tounès, par la voix de son secrétaire général, Tayeb Baccouche, a fait état de son désir de ne pas "s'encombrer du compagnonnage" d'Ennahda dans la gestion de l'exécutif comme le lui demandaient, il y a quelques jours, des formations politiques dont le Front populaire. Aucune alliance avec Ennahda n'est prévue, a martelé Nidaa Tounès qui dit avoir réussi à se constituer une majorité à l'Assemblée sans avoir à solliciter les députés de Ghannouchi.