Le premier tour de manivelle de la fiction historique Ben M'hidi dédiée au parcours du chahid Larbi Ben M'hidi, figure emblématique de la guerre de libération nationale assassiné dans sa cellule en 1957, a été donné mercredi à Alger.
Le lancement du tournage de ce film, réalisé par Bachir Derrais, a eu lieu symboliquement dans la tristement célèbre Villa Sésini, un ancien centre de détention et de torture de l'armée coloniale sur les hauteurs d'Alger, devenu après l'indépendance le siège du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Sur la base d'un scénario écrit par Mourad Bourboune et adapté au cinéma par le cinéaste Abdelkrim Bahloul, ce long-métrage -dont le tournage est prévu aussi à Lakhdaria, Biskra, Béchar et dans des studios de Tunis- est une coproduction des ministères des Moudjahidine et de la Culture qui en ont confié la production exécutive à la société algérienne « Les films de la source ».
Avec un budget de près de 520 millions de dinars débloqué -à parts égales- par les producteurs, la réalisation du film devrait se poursuivre, selon Bachir Derrais, jusqu'au mois de septembre prochain.
Pour le premier rôle, celui de Larbi Ben M'hidi, le choix du réalisateur s'est porté sur l'acteur Khaled Benaïssa, plusieurs fois distingué et récemment primé aux Journées cinématographiques de Carthage pour son rôle dans El Wahrani (L'Oranais), un film de Lyes Salem.
D'autres jeunes acteurs ayant déjà fait leurs preuves figurent dans le casting de Bachir Derrais dont Nabil Asli et Idir Benaibouche.
Plusieurs reconstitutions de décors d'époque sont en cours dans des studios à Tunis en « partenariat avec des producteurs tunisiens » pour le tournage de scènes d'événements qui se sont déroulés à Biskra dans les années 1940, ou encore la reconstitution de la Villa Sésini et de certaines maisons de la Casbah d'Alger.
Selon le réalisateur, le scénario se base sur une multitude de témoignages des compagnons de Larbi Ben M'hidi et de sa famille et qui ont servi à retracer le parcours « exceptionnel » de cette « figure intellectuelle de la révolution ».
Le début du tournage a été effectué en présence de la ministre de la Culture Nadia Labidi, du ministre de Moudjahidine Tayeb Zitouni, du ministre de la Communication Hamid Grine et d'autres membres du gouvernement et de certaines personnalités historiques.
Né en 1923 à Mila, Larbi Ben M'hidi était un militant très actif du Parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) avant de faire partie du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action) en 1954. Il est membre fondateur du Front de libération nationale (FLN).
Pendant la guerre de libération, Larbi Ben M'hidi se voit confier la direction de l'Oranie. Après sa participation au Congrès de la Soummam en 1956, il prend la tête de la Zone autonome d'Alger (ZAA) pour organiser les premières opérations contre l'occupant français.
Arrêté le 23 février 1957 par les soldats du général Massu, il est torturé puis assassiné sur ordre du général Paul Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.
Mobilis partenaire de la production du film
En soutien aux œuvres et productions culturelles, l’opérateur téléphonique Mobilis a annoncé, dans son communiqué, son accompagnement de la production du film « relatant l’épopée d’un personnage hors norme, symbole de tout un peuple et de sa révolution » et dont « les acteurs sont de renommée internationale tels Jaques Gamblin, Samy Naceri et Bruno Solo », souligne le communiqué de Mobilis.
Un long métrage fiction-historique de 180 minutes, dédié à l’un des plus glorieux martyrs de la révolution Algérienne, qui a voué sa vie jusqu’au sacrifice à la libération de son pays, un héros, commandant de la wilaya V et membre du conseil national de la révolution Algérienne, qui a ébloui le monde entier et surtout l’armée d’occupation française, par son courage et sa détermination, sa grandeur d’âme et d’esprit mais aussi par l’amour de son pays.
A travers cet accompagnement qui relate le parcours d’un combattant, qui a ébloui le monde entier et surtout l’armée d’occupation française par son courage et sa détermination, sa grandeur d’âme et d’esprit mais aussi par l’amour de son pays, Mobilis exprime « son engagement et sa contribution à la réalisation des œuvres cinématographiques, en l’occurrence celle qui ont pour but l’écriture de l’histoire de la guerre de libération Algérienne ».