Quelques milliers de personnes ont marché, hier à Nouakchott, en faveur des droits des anciens esclaves en Mauritanie, les Haratines, une pratique humiliante qui perdure dans le pays en dépit de son interdiction officielle depuis plus de 30 ans.
« Non à l'exclusion continue », « Nous voulons une enquête quantitative et qualitative sur le phénomène de l'esclavage », pouvait-on notamment lire sur des pancartes et banderoles brandies par les manifestants.
Selon les estimations de la presse, entre 2.000 et 3.000 personnes, dont des responsables de partis politiques et de la société civile, ont pris part à la marche, qui s'est terminée par un meeting. Le rassemblement s'est ensuite dispersé sans incidents.
La marche a été organisée par les initiateurs d'un « Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d'une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même », lancé il y a un an, le 29 avril 2013.
« Après plus d'un demi-siècle d'indépendance, la Mauritanie, pays multiethnique et multiculturel par excellence, demeure plus que jamais confrontée au défi de la mise en place d'un véritable contrat social », lit-on dans ce document, selon lequel les Haratines « sont confrontés, davantage que n'importe quelle autre catégorie socio-ethnique, à l'injustice au quotidien ».
Début mars, le Mauritanie a adopté une feuille de route pour l’éradication de l'esclavage, élaborée avec l'appui de l'ONU pour lutter contre ce phénomène.