Les députés sud-africains ont décidé de ne pas siéger la semaine prochaine pour faire campagne contre la xénophobie dans leurs circonscriptions après les violences ayant fait au moins sept morts en trois semaines.
Cette décision est la dernière en date dans une série d'initiatives du gouvernement du président Jacob Zuma, rencontres avec la société civile, campagne radiotélévisée, etc, pour à la fois ramener le calme et rassurer la communauté internationale et les autres pays africains dont étaient originaires la plupart des victimes des violences.
"Le Parlement ajoute sa voix à l'ensemble des condamnations de la violence contre les étrangers, le racisme et toutes les formes d'intolérance dans notre pays", selon un communiqué publié vendredi.
"Nous devons faire preuve envers tous de la dignité et du respect dont nous avons souvent bénéficié dans le passé, en particulier des peuples de l'Afrique, durant notre propre lutte pour les droits de l'homme et la liberté, pour l'abolition du racisme et du sexisme" sous l'apartheid, ont ajouté les responsables du Parlement, dominé par une majorité ANC, le parti de Nelson Mandela, depuis 1994.
M. Zuma de son côté rencontrait vendredi les responsables d'associations d'immigrés et de la diaspora africaine installée en Afrique du Sud.
Il a promis de s'attaquer à la racine des problèmes qui alimentent le ressentiment envers les travailleurs immigrés africains.
Les immigrés du continent sont accusés de prendre le travail des Sud-Africains et contribuer à la criminalité élevée.
L'armée a été appelée en renfort cette semaine pour épauler la police lors de deux descentes dans des foyers de travailleurs, accusés de cibler les immigrés du Malawi, du Mozambique, du Zimbabwe ou d'autres pays.
Cette violence a provoqué une vague d'indignation à l'étranger, notamment dans les pays qui ont dû évacuer des centaines de leurs ressortissants, et également en Afrique du Sud.
Jeudi, environ 10.000 personnes ont défilé à Johannesburg pour marquer leur rejet des violences xénophobes qui ont fait au moins sept morts et plusieurs milliers de déplacés en trois semaines.
Plus de 350 étrangers ont été tués depuis 2008, selon le Centre des migrations africaines de l'université de Witwatersrand à Johannesburg.