Le directeur de suivi des Accords commerciaux au ministère du Commerce : en important, nous contribuons à financer des emplois à l’étranger

« Rationnaliser et réguler nos importations » sont les maitres mots sans cesse martelés par le représentant du ministère du Commerce prenant part, lundi matin, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

M. Saïd Djellab, directeur de suivi des importations, considère que la chute du prix du baril de brut a eu, quelque part, des effets bénéfiques sur le pays, dans la mesure où elle a contribué àfaire prendre conscience de sa ruineuse dépendance vis-à-vis des marchés étrangers.

Il rappelle qu’entre 2009 et 2014, les importations Algérienne sont passées de 40 à 60 milliards de dollars et que « si dans les cinq années à venir nous ne faisons rien pour inverser cette tendance », cette spirale risque de gravement s’accentuer à l’avenir.

Appelant les consommateurs Algériens à préférer le produit local, quand celui-ci existe, au produit étranger, l’invité rappelle qu’en continuant à importer « nous finançons, en même temps, des emplois à l’étranger au dépend de notre main d’œuvre ».

Pour M. Djellab, le pays dispose de capacités propres à lui permettre d’inverser la tendance consistant à tout importer pour nos besoins. Il cite l’exemple des aliments du bétail (900 milliards de dollars/an), « que l’on peut, affirme-t-il, produire en Algérie », du concentré de tomate, dont la filière a été sérieusement malmenée, et qu’il est possible de relancer, ou bien encore de la lourde facture du lait en poudre, qu’il est possible de fortement diminuer en boostant la production de lait cru.

Il estime que la marché Algérien est libre mais que, d’autre part, il a les capacités de se substituer à nombre de produits importés « à la condition, toutefois, que les entreprises produisent en quantité et soient compétitives tant pour ce qui a trait à la qualité de leurs articles que de leurs prix.

Le directeur du suivi des importations précise, par ailleurs, que l’introduction des licences d’importation, décidées par le gouvernement, vise à mettre de l’ordre dans le marché. « Son application sera introduite quand il s’agira, par exemple de compléter une production nationale déterminée, à l’exemple du ciment ».   

Pour mettre un frein à certaines importations intempestives, M. Djellaab souligne, en outre, l’impératif de développer et de coordonner l’information entre les producteurs nationaux, afin qu’ils aient une meilleure connaissance de ce qui est produit localement et pouvant donc se substituer à ce qui est importé.  

Quand on lui fait remarquer que des importateurs ont récemment ramené pour 300 millions de dollars de sardine congelée à partir du Maroc, pour quelque 20 millions de dollars d’artichauts et que, chaque année, il est importé pour 50 milliards de dollars de chewing gum, le représentant du ministère du commerce, pour tout commentaire répond : « il est possible qu’il s’agisse là de cas de surfacturation ». 

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