La supraconductivité, technique de pointe permettant le transport d'électricité sans perte d'énergie, est au centre d'un nouveau partenariat universitaire algéro-japonais, a-t-on appris samedi à Oran auprès des responsables de l'Université des sciences et de la technologie (USTO-MB) "Mohamed Boudiaf".
Une convention en ce sens a été signée vendredi à l'Université de Chubu (Japon) par la rectrice de l'USTO-MB, Aïcha Derdour, et son homologue Okitsugu Yamashita, dans le sillage du 5ème Forum Asie-Afrique sur l'énergie durable tenu du 11 au 13 mai derniers à l'Université de Tsukuba.
Une dizaine de chercheurs algériens ont pris part à ce Forum marqué par l'évaluation positive du programme de coopération algéro-japonais "Sahara Solar Breeder" (SSB) dédié au développement des technologies solaires, a indiqué à l'APS Amine Boudghène-Stambouli, manager de cette opération et co-président du Forum.
Le "SSB", qui évolue dans sa cinquième et dernière année d'activité, a donné lieu à l'étude de faisabilité d’un projet d’envergure de production électrique à partir du Sahara en vue de son acheminement vers le nord du pays, via les câbles supraconducteurs.
Ce programme a permis de consolider la plateforme technologique des établissements algériens partenaires, a-t-il souligné, rappelant que l'USTO-MB a bénéficié de deux microscopes puissants offrant de très hautes résolutions à balayage électronique et à force atomique.
L'USTO-MB a aussi acquis un four à induction, équipement de pointe qui lui permet de maîtriser la production de silicium pur, composant essentiel des panneaux photovoltaïques utilisés pour le captage des rayonnements solaires.
"La convention entre l'USTO-MB et l'Université de Chubu favorisera la coopération algéro-japonaise dans le domaine de la recherche scientifique et l'encadrement des chercheurs algériens investis dans la supraconductivité", a souligné M. Stambouli.
"Le partenariat dans ce segment technologique s'inscrit dans la continuité des acquis du SSB dont le concept exige la mise en oeuvre de procédés innovants pour assurer de manière parfaite le transport d'énergie électrique sur une longue distance", a-t-il expliqué.
"Les cables supraconducteurs placés sous terre, offrent, justement, la possibilité de réaliser cet objectif avec de bien meilleures performances que le réseau aérien qui, lui, est exposé aux pertes d'énergie induites notamment par le facteur météorologique", a fait valoir le manager du SSB.
Le 5ème Forum sur l'énergie durable tenu à Tsukuba a vu deux jeunes chercheurs algériens récompensés pour la qualité de leurs travaux dédiés à la supraconductivité et au silicium.
Les deux lauréats sont Mohamed Bouzid et Fatima-Zohra Dahmani, chercheurs auprès de deux Laboratoires de l'USTO-MB, spécialisés respectivement en "génie électrique" et en "microscopie électronique et science des matériaux", dirigés par les professeurs Stambouli et Saad Hamzaoui.
Pour rappel, un séminaire sur la supraconductivité a été animé en avril dernier à l'USTO-MB par l'expert japonais Sataro Yamaguchi, professeur à l'Université de Chubu et concepteur de la première station de supraconductivité de son pays.
Des ingénieurs de la société nationale d'électricité et du gaz "Sonelgaz" ont bénéficié de cette séance de formation tenue en présence de Mme Yukiko Mbow, coordinatrice du programme SSB.