La nouvelle thérapie ciblée expérimentale prometteuse du laboratoire américain Pfizer, le Palbociclib, a confirmé son efficacité pour bloquer la prolifération du cancer du sein avancé le plus fréquent, selon un nouvel essai clinique dévoilé samedi.
Pris en combinaison avec l'anti-oestrogène Fulvestrant, le Palbociclib a arrêté la progression de la maladie pendant 9,2 mois en moyenne contre 3,8 mois avec seulement l'hormonothérapie, montre cette étude de phase 3 menée avec 521 patientes âgées de 57 ans (âge médian) dont 79% étaient ménopausées, selon des médias.
Les résultats ont été présentés à la conférence de l'American Society of clinical oncology (ASCO) qui se tient ce week-end à Chicago.
"Pour des femmes avec un cancer avancé du sein il est remarquable de pouvoir stopper la progression de la maladie et de retarder la nécessité de recourir à de la chimiothérapie pendant des mois avec une simple pilule", a souligné le Dr Don Dizon, un expert de l'ASCO, cité par l'AFP.
L'essai clinique a été arrêté plus tôt en raison de l'efficacité démontré par ce médicament qui bloque deux protéines CDK4 et CDK6 importantes pour alimenter la prolifération des cancers du sein sensibles aux oestrogènes qui représentent environ 75% de toutes les tumeurs mammaires.
"Une fois que la thérapie anti-hormonale initiale cesse d'être efficace pour contenir le cancer métastatique du sein, la prochaine étape est la chimiothérapie qui peut être efficace mais avec des effets secondaires souvent très difficiles pour les femmes", explique le Dr Nicholas Turner, un cancérologue à l'Institute of Cancer Research à Londres au Royaume Uni, qui a dirigé cet essai clinique appelé PALOMA-3.
Il souligne aussi que le Palbociclib s'est avéré efficace chez les femmes plus jeunes non-ménopausées dans cette étude.
Ces chercheurs précisent également qu'un suivi plus long est nécessaire pour déterminer si le Palbociclib permet de prolonger la vie des malades.
Le médicament a été généralement bien toléré avec seulement 2,6% des patientes qui ont dû arrêter le traitement en raison d'effets secondaires dont les plus communs sont des anomalies sanguines.
En février cette année, la Food and Drug Administration a donné son feu vert à la commercialisation du Palbociclib selon une procédure accélérée en combinaison avec un traitement anti-hormonal pour des femmes avec un cancer avancé du sein dont la progression est alimenté par les hormones.
L'autorisation de la FDA était basée sur les résultats très prometteurs d'un essai clinique de phase 2 (PALOMA-1) dévoilé en juin 2014 dans lequel des femmes avec un cancer du sein métastatique ont pris du Palbociclib avec l'anti-hormonal Létrozole.
Selon des analystes, le Palbociclib pourrait représenter un marché de cinq milliards de dollars pour Pfizer qui paraît avoir une longueur d'avance sur ses concurrents comme Novartis et Eli Lilly.
APS