Le verdict dans l'affaire de corruption et de dilapidation de deniers publics dans laquelle sont impliqués 21 cadres du groupe de transports marities CNAN, dont deux ex-PDG, sera rendu mercredi par le Pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'Hamed (Alger).
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public avait requis des peines allant de 2 à 10 ans de prison contre les 21 prévenus, des cadres de l'entreprise, impliqués dans cette affaire de corruption.
Le ministère public avait requis une peine de dix ans de prison ferme contre les deux ex-PDG Boumbar Ali et Ali Koudil, ainsi que Ghit Feraoun, un ressortissant saoudien en fuite.
Le reste des prévenus ont écopé de peines allant de deux à sept ans de prison.
L'affaire, qui remonte à 2002 et dans laquelle sont impliquées 21 personnes au total et poursuivies pour plusieurs chefs d'inculpation, a été reportée à plusieurs reprises.
Selon l'arrêt de renvoi, plusieurs chefs d'accusation avaient été retenus contre les prévenus dont ''la dilapidation des deniers publics'', ''corruption'', ''trafic d'influence'', ''violation de la réglementation relative aux mouvements de capitaux de et vers l'étranger''.
Le principal accusé dans cette affaire, l'ex directeur général de CNAN Group (actuellement en détention préventive), est accusé de plusieurs dépassements alors qu'il était en poste, dont celui "d'avoir bradé 10 navires appartenant à la flotte de la compagnie et à sa richesse, accumulée durant plus de 40 ans et ce dans le cadre d'une privatisation", selon le document.
Une enquête sur ces dépassements a été menée par les services de sécurité et les services de l'Inspection générale des finances (IGF) dans le cadre de laquelle 78 cadres ont été interrogés, selon la même source.
L'enquête a également porté sur les réparations des navires et autres rénovations réalisées à l'étranger. Les contrats conclus par la CNAN avec des compagnies étrangères et le fret des navires algériens au profit de ces dernières étaient au centre de l'enquête, qui a concerné aussi les filiales du groupe.
Miloud Brahimi, un des défenseurs des prévenus, dont Ali Boumbar, a critiqué dans sa plaidoiries la manière dont cette affaire a été traitée par la justice.
Ce n’est pas de cette manière qu’on va convaincre l’opinion publique qu’on lutte contre la corruption’’, a-t-il expliqué, avant de plaider pour la dépénalisation de l’acte de gestion.
A l’issue des plaidoiries de la défense, le président du tribunal a annoncé que le verdict dans cette affaire qui a débuté en 2002, sera rendu le 20 mai. Mais, à l'issue d'une audience qui n'aura duré que cinq minutes, le verdict de cette affaire a été reporté au mercredi, 3 juin 2015