Les chefs de la diplomatie du groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Hongrie) et ceux de l'Allemagne et le Luxembourg n'ont pas réussi vendredi à Prague à aplanir leurs divergences de fond concernant l'accueil de migrants.
Les Etats qui doivent accueillir les migrants doivent pouvoir contrôler "le nombre de réfugiés qu'ils sont prêts à accepter, pour ensuite leur offrir (leur) soutien", a dit le chef de la diplomatie tchèque Lubomir Zaoralek.
Les pays du groupe de Visegrad sont opposés au système de quotas de répartition de migrants proposé par Bruxelles.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a exhorté mercredi les Etats de l'Union européenne (UE) à se répartir d'urgence l'accueil de 160.000 réfugiés, alors que la vague de migrants qui marchent sur les routes d'Europe continue de grossir.
Le ministre hongrois Peter Szijjarto, a cherché à défendre la politique de son pays qui consiste notamment à empêcher le passage des migrants. "La Hongrie fait preuve de la plus grande solidarité en protégeant sa frontière sud conformément aux règles européennes et en réduisant ainsi considérablement la pression des migrants sur les autres pays de l'UE", a-t-il dit.
Il a par ailleurs annoncé que la Hongrie était prête à accueillir une conférence sur la coopération entre l'Union européenne et "les pays de l'ouest des Balkans", la Serbie et la Macédoine.
Son homologue slovaque, Miroslav Lajcak, a rejeté les accusations de "manque de solidarité" portées à l'encontre de son pays. "Le règlement de ce problème ne saurait être d'ordre administratif, nous voulons trouver une solution qui ne sera pas imposée, qui sera commune", a-t-il plaidé.
De son côté, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier a souligné que, vu de Berlin, même le plan de répartition de 160.000 réfugiés de M. Juncker, ne constituait pas une solution à long terme.
"Le plan Juncker ne nous aide pas, vu notre situation (en Allemagne). Nous allons, de ce contingent, recevoir encore des réfugiés supplémentaires, mais sur le total des réfugiés déjà en Allemagne, et on en attend 800.000 cette année, on ne nous en prend aucun", a-t-il dit.
"Nous devons nous entendre sur un système de répartition juste pour ceux qui sont encore en route", a plaidé le chef de la diplomatie allemande.