Burkina : l'armée converge vers la capitale, le président Kafando libéré

Le président des institutions de transition du Burkina Faso, placé en résidence surveillée par les putschistes de la garde présidentielle, a été libéré dans la nuit de lundi à mardi, alors que des unités militaires loyalistes convergeaient vers Ouagadougou.

M. Kafando avait été arrêté mercredi en plein Conseil des ministres par des militaires putschistes qui avaient annoncé sa libération à la faveur d'une médiation Ouest-Africaine.

Quelques heures plus tôt, des chefs de l'armée restés fidèles aux autorités de la transition avaient intimé l'ordre aux auteurs du coup d’Etat de déposer les armes prévenant que des unités militaires réparties dans les provinces avaient reçu l’ordre de converger vers la capitale.

 « Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle sans effusion de sang », indiquait un communiqué signé des chefs de corps de l'armée nationale Burkinabè.

Dans la foulée, le chef d'état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré a invité les hommes de la garde présidentielle à déposer les armes et demandé au reste de l'armée à éviter tout affrontement et à assurer un bon accueil aux membres de cette garde.

L'armée était jusqu'à présent restée discrète depuis le coup d'Etat perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré.

Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré, un fidèle de l’ancien président, avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par celui-ci.

Une source de l'état-major a précisé que trois colonnes de l'armée Burkinabè, loyales au régime de transition, faisaient route vers Ouagadougou, depuis des garnisons stationnées dans le nord, l'est et l'ouest du pays. Les colonnes étaient saluées sur leur passage par des populations en liesse.

Un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche par la médiation Ouest-Africaine, suscitant l'indignation de la société civile et d'une partie de la population, opposées aux propositions d'amnistie des putschistes et de la participation de candidats du parti de Compaoré aux prochaines élections prévues au plus tard le 22 novembre.

Le président renversé Michel Kafando s'est déclaré très réservé sur ce projet d'accord qui laisse sans solution des « problèmes de fond ».

Le chef des putschistes a déclaré s'en tenir à la mise en oeuvre de cet accord, confirmant son engagement à remettre le pouvoir aux autorités civiles de la transition, et présentant ses « excuses à la Nation » pour les vies humaines perdues. 

Annonçant qu'il acceptait de libérer le lieutenant-colonel et Premier ministre Isaac Zida, séquestré depuis le début du coup d'Etat. Il n'a étrangement pas fait allusion aux mouvements de troupes en direction de la capitale.  

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