En dépit de la menace Terroriste, la Tunisie lève l’état d’urgence sur tout son territoire, a annoncé, hier, la présidence dans un bref communiqué.
"L'état d'urgence, annoncé le 4 juillet et prolongé le 31 juillet, se termine aujourd'hui 2 octobre", a indiqué la présidence de la République dans un bref communiqué. "Il avait été prolongé pour deux mois et cette période se termine" ce soir à minuit, a déclaré le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui, sans autre commentaire.
L'état d'urgence, qui accorde des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre, avait été réintroduit huit jours après l'attaque la plus sanglante de l'histoire de la Tunisie, puis prolongé pour une durée de deux mois début août face à la persistance de menaces. "Les causes (ayant conduit à son instauration) sont toujours là. (...) On est en guerre contre le terrorisme", avait alors relevé M. Sinaoui.
Le 26 juin, 38 touristes, dont 30 Britanniques, ont été tués lorsqu'un étudiant tunisien armé d'une Kalachnikov a ouvert le feu dans un hôtel de Port el-Kantaoui, près de Sousse. L'attentat a été revendiqué par l'organisation EI, tout comme celui qui avait visé des touristes au musée du Bardo à Tunis le 18 mars (21 touristes et un policier décédés).
Les Tunisiens avaient déjà vécu plus de trois ans sous état d'urgence, du 14 janvier 2011, quelques heures avant la fuite de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, à mars 2014.
L'état d'urgence permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre", de fermer provisoirement "salles de spectacle et débits de boissons" ainsi que de "prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature".