Au moment où débutent les opérations de labours-semailles des quelque 3 millions d’hectares de superficies céréalières du pays, l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, dimanche matin, Omar Zeghouane, DG de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC).
Relevant le retard observé dans l’arrivée des pluies, « dont dépend pour une grande partie la céréaliculture Algérienne », le directeur de l'ITGC n’en considère pas moins que les importantes précipitations observées ces derniers jours n’en sont pas moins bénéfiques.
Commentant la préparation de ces opérations, il assure que tous les moyens de réussite ont été mis à dispositions des agriculteurs, qu’il s’agisse de semences, d’engrais de fond, de pesticides ou de matériels aratoires.
A propos des rendements céréalier, fluctuant d’une année à l’autre, (60 millions en 2009, 40 millions en 2015), M. Zeghouane les explique par une variation des précipitations. « La production, explique-t-il, reste encore tributaire de l’évolution du climat ».
Pour lui, l’Algérie n’est pas prête d’arrêter ses importations de céréales, notamment celles de blé tendre qu’elle ne produit qu’en de faibles quantités.
L’Algérie possède-t-elle les moyens d’augmenter ses productions, particulièrement dans les régions sud ? M. Zeghouane répond par l’affirmative : « à la condition, relève-t-il, de consentir des investissements énormes pour créer de nouvelles exploitations, ouvrir des pistes, mobiliser l’énergie électrique et forer des puits ». Il indique cependant que des projets sont en train de prendre forme dans ce sens.
Parmi les autres handicaps entravant l’essor du secteur céréalier, l’invité cite par ailleurs la persistance du phénomène de la jachère, utilisée traditionnellement par les agriculteurs pour laisser la terre « se reposer ». Il fait aussi état de la difficulté de nombreux parmi eux, à la tête de petites exploitations, à obtenir des crédits pour moderniser leurs moyens techniques.
Dans son intervention, M. Zegouane tient également à souligner que toutes les semences à haut rendements utilisées par les céréaliers sont produites localement depuis 1994. « Cela permet, dit-il, de faire l’économie de 200 millions de dollars/an ».