Grâce à l’œuvre du réalisateur Youcef Amrane, le thème de la violence faite aux femmes est, de nouveau, porté sur le grand écran. Projeté, hier, dans le cadre du 14ème Festival du film Amazigh, le long métrage (120 mn), "Issoughan n Tsousmi" (Cris du silence), a ému le public de Tizi Ouzou.
Puisant dans le contexte social, le réalisateur propose une réflexion sur la violence conjugale, à travers un homme qui bat sauvagement sa femme sous les regards impuissants de ses enfants. Avec des illustrations frappantes et une passionnante trame, «issoughan n Tsousmi» dénonce les agressions physiques que subit la femme et les humiliation dont elle est l'objet. «J’ai essayé de traiter toutes les formes de violence ; la violence physique avec la femme battue, mais je n’ai pas oublié de montrer les autres aspects, celle des violences morales et verbales», explique Youcef Amrane.
Le réalisateur ne se contente pas de montrer le drame social dont souffrent, en silence, beaucoup d'algériennes. A travers son œuvre, Il amène le spectateur à découvrir crument ce fléau, à en disséquer les racines et à en analyser les conséquences sur la société. Pourquoi, cette femme se laisse-t-elle martyrisée ? Questionne-t-il. Selon lui, c’est l’injustice de la société qui lui impose de taire sa souffrance. «Si la victime crie sa souffrance, elle risque de perdre ses enfants, son foyer…», répond M. Amrane sur les ondes de la Chaine 3.
En attendant la promulgation, par les politiques, de lois destinées à mieux assurer la protection des femmes de ces comportements d’un autre âge, ces réalisateurs et acteurs du 7ème art, ont le mérite d’interpeler la société et de briser le silence en portant haut la voix de celles qui souffrent en silence.