Les présidents français et malien, François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta, ont rendu jeudi à Paris un vibrant hommage à l'Algérie et à son président, Abdelaziz Bouteflika, pour les efforts consentis dans la résolution de la crise malienne.
A l'ouverture de la conférence internationale sur la consolidation de la paix au Mali et la relance de son économie, tenue au siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le président français a salué les efforts de l'Algérie, "partenaire essentiel" dans la réalisation de la paix au Mali.
"C'est grâce à l'Algérie, et je salue à l'occasion le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, ici présent, le président Bouteflika et l'Algérie, qui a été un partenaire essentiel pour atteindre ce résultat".
Pour sa part, le président malien a tenu à rendre un "vibrant" hommage, au président Abdelaziz Bouteflika qui a "tout de suite" répondu à la requête du gouvernement malien pour que l'Algérie joue un rôle de médiation dans le processus de paix.
"Nous avons sollicité l'Algérie, le président Bouteflika a tout de suite répondu favorablement et depuis nous n'avons trouvé qu'une brillante et vive hospitalité", a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta.
"Nous n'avons jamais senti que nous étions pesants durant toute la période des négociations pour la paix", a-t-il dit.
Le processus de médiation engagé en 2014 par l’Algérie, chef de file de la médiation internationale, avec le soutien des Nations unies, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Organisation de la coopération islamique, l’Union européenne, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad, a abouti en mai et juin 2015 à la signature d’un "Accord pour la paix et la réconciliation du Mali" entre le gouvernement, la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad.
Au sujet du thème de la rencontre, le président malien a relevé que la paix "n'a pas de sens" sans le minimum de développement. "Il faudra des infrastructures de base, de l'eau, des routes, des écoles, de l'emploi et des projets de développement" pour le retour à la stabilité "non seulement au Mali mais toute la sous-région", a-t-il expliqué aux différents partenaires présents à la conférence.
La conférence s’inscrit dans la continuité du processus de Bruxelles, initié en 2013 par la conférence "Ensemble pour le renouveau du Mali" qui avait permis de mettre en oeuvre un plan pour la relance durable du Mali et scellé un engagement à long terme entre les autorités maliennes et la communauté internationale.
Intitulée "Bâtir un Mali émergent", elle intervient également suite à l’Accord pour la paix et la réconciliation, signé en mai-juin 2015, avec les efforts de médiation de l'Algérie.
Organisée conjointement par l'OCDE et le gouvernement du Mali, les autorités maliennes, les partenaires internationaux, la société civile et le secteur privé, la conférence, qui a pour thème "Les régions du Nord au coeur de la consolidation de la paix et de la relance économique", devra réaffirmer l’engagement des partenaires internationaux, tant publics que privés, tant bilatéraux que régionaux et multilatéraux, autour des priorités stratégiques du Mali, notamment les engagements immédiats du gouvernement pour une mise en oeuvre concrète et rapide de l’Accord.
Les participants examineront les modalités de renforcement du dialogue sur les politiques publiques nécessaires à plus d’inclusion, d’emplois et de stabilité, en particulier en matière de décentralisation, de croissance équilibrée et inclusive et de coopération au développement.
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui représente l'Algérie à cette conférence au titre de la présidence algérienne du Comité de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du "Processus d'Alger", coprésidera une partie des travaux et aura à énoncer les conclusions de la conférence.