Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, a indiqué mardi à Paris, au cours d'une séance de travail à huis clos avec le patronat français, que les mesures préconisées par le projet de loi de finances 2016 (PLF 2016), qui s’inscrivent dans le long terme, "répondent aux impératifs qu’impose la situation financière présente".
"Les mesures préconisées dans le PLF 2016 répondent simultanément aux impératifs qu’impose la situation financière présente, tout en s’inscrivant dans une trajectoire à plus long terme", a-t-il dit lors de sa rencontre avec les membres du Medef-International, un cadre qui met en relation les chefs d’entreprise français avec les décideurs publics et privés du monde.
Le ministre a rassuré les membres du Medef que le PLF 2016 "consolide, à travers diverses mesures fiscale et douanière, les investissements, notamment productifs et ceux relevant des industries naissantes", ajoutant qu'aucune augmentation d’impôt à l’adresse des producteurs et des industriels "n’est prévue".
Dans le cadre de soutien à l'investissement, il a également précisé que le projet de loi de finances note que les financements nécessaires à la réalisation des investissements étrangers, directs ou en partenariat, à l'exception de la constitution du capital, "sont mis en place, en règle générale, par recours au financement local".
Néanmoins, a-t-il fait remarquer, le recours aux financements extérieurs, indispensables à la réalisation des investissements stratégiques par des entreprises de droit algérien, "sera autorisé, au cas par cas, par le gouvernement" qui, pour régler le problème du foncier industriel, a déjà mis en place, depuis le mois d'août dernier, un nouveau système d’allocation optimale de la ressource foncière.
L’accès au foncier, a-t-il souligné, est "ainsi réorganisé" de sorte à "assurer une adéquation" avec la politique économique de l’Etat algérien pour son utilisation, comme un "incitatif puissant" et un "levier efficace" de développement et d’orientation de l’investissement vers les activités et secteurs que "l’Etat souhaite développer", relevant qu'il est "simplifié", exécuté selon une procédure "allégée" et une "décision décentralisée".
Le ministre a expliqué, dans ce contexte, que le PLF 2016 consolide ce dispositif en faisant participer le secteur privé à l’accroissement de l’offre foncière industrielle par "ouverture en sa direction du droit d’aménager et de gérer des zones industrielles et d’activités sur ses propres ressources et sur des terrains détenus, en toute propriété, par les opérateurs concernés à l’exclusion des terrains à vocation agricole".
Il a indiqué que, dans le même temps, un vaste programme de réhabilitation et de mise à niveau des zones industrielles existantes est "en cours" et que 49 parcs industriels intelligents "sont lancés pour plus de 11.600 hectares", affirmant que l'Algérie se dirige "progressivement" vers la création d’un "vrai marché" du foncier économique.
L'ANDI sera transformée en "pôle de soutien" de l'investisseur
Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, a affirmé, que l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) sera transformée en "pôle de soutien" de l’investisseur, précisant que les décisions sont décentralisées au niveau des structures territoriales de cette agence.
"L’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) sera, pour sa part, transformée en pôle de soutien, de conseil, d’orientation et d’accompagnement de l’investisseur", a-t-il indiqué lors de son intervention devant les membres du Medef-International, ajoutant que "les décisions sont, par ailleurs, décentralisées au niveau des structures territoriales de l’Agence".
Dans le cadre de la coopération, le ministre a souligné que les chantiers, entamés par l'Algérie, visent à "donner une réelle impulsion aux PME" en leur ouvrant de "réelles perspectives" dans le cadre de projets de sous-traitance, notamment à travers la co-localisation.
"Nous sollicitons le savoir-faire et la technologie de vos PME, et la sous-traitance est une voie formidable pour le développement industriel", a-t-il dit, poursuivant que cette vision "sera présente dans tous les projets réalisés par des entreprises étrangères en Algérie" et devra "s’imposer avec vigueur à tous les intervenants dans les grands projets publics, ainsi que les importateurs de biens d’équipement et de consommation".
Dans ce contexte, il a affirmé que les entreprises nées de la co-localisation "pourraient faire valoir ensuite leurs compétences sur des marchés autres que l’Algérie, particulièrement l’Afrique où nous pouvons aller ensemble avec de "sérieux arguments", annonçant que l'Algérie mettra en oeuvre "tous les moyens" pour "relancer l’investissement et donc pour une croissance durable et soutenue".