A travers son énorme potentiel solaire, l’Algérie possède les moyens de réaliser, sans trop de dommages, sa transition énergétique, assure le professeur Nourredine Yassa, vice président du groupe intergouvernemental sur l’évolution de climat de l’ONU.
S’exprimant, ce jeudi, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il rappelle que c’est dans cette perspective qu’un Comité climat a été institué et qu’un vaste programme de création de fermes solaires est en cours d’extension, « permettant, en l’espace d’une année, de produire 400 mégawatts d’énergie en photovoltaïque ».
Durant son intervention, M. Yassa confirme à demi mot que c’est le responsable d’un organisme chargé de diriger le programme d’énergie renouvelable en Algérie, expatrié depuis, qui assure, aujourd’hui, le suivi de celui du développement de l’énergie solaire au Maroc, considéré comme le plus important d’Afrique.
Commentant, par ailleurs, les travaux en cours de la Conférence de Paris sur le climat, l’invité signale qu’elle est notamment en train de négocier un accord en vertu duquel les pays pollueurs sont appelés à assumer leur responsabilité.
Cela signifie, explique-t-il, que ceux qui y souscrivent acceptent de mettre fin, progressivement, à l’utilisation des énergies fossiles, tels les hydrocarbures et le charbon, relevant que des pays à l’exemple de la Chine, de l’Inde, des USA ou de la Corée du Sud risqueraient de ne pas adhérer à cette idée.
Les incidences dont pourraient pâtir l’Algérie, si cet accord venait à être entériné, seraient représentées, selon M. Yassa, par la taxe carbone, que la conférence sur le climat appelle à imposer aux pays producteurs d’hydrocarbures, « un fardeau, déclare-t-il, qui viendrait s’ajouter à la crise pétrolière ».
Il observe que des accords contraignant risqueraient de bloquer les aspirations de pays en développement à construire leurs économies, ce qui, selon lui, expliquerait les nombreuses divergences exprimées au sein de cette tribune.
Evoquant l’initiative de l’Algérie à vouloir réunir un Forum Africain sur l’énergie, le professeur Yassa considère que celui-ci pourrait permettre aux pays du continent de « faire bloc » pour défendre leurs points de vue quand aux actions à mener pour influer sur le climat mais sans avoir, pour cela, à subir les contraintes pouvant contrarier leur développement.