Des parlementaires européens ont réitéré leurs appels pour l'approfondissement du partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), identifiant un certain nombre de priorités et d'actions pour rendre ce partenariat "plus dynamique et durable".
Dans une contribution publiée sur la revue "The Parliament", le président de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen, Elmar Brok, a estimé que l'Algérie et l'UE "devraient élargir l'horizon de leur partenariat actuel", préconisant le renforcement de la coopération notamment dans les "secteurs prioritaires" avec des ambitions plus grandes.
Evoquant le statut de l'Algérie de "puissance militaire", l'eurodéputé allemand du groupe PPE a affirmé que cette position la prédisposait à "devenir un allié important" de l'UE, non seulement en Afrique du Nord, mais aussi dans la région du Sahel.
Il a souligné, à ce titre, l'importance pour l'UE de développer une approche "plus efficace" et "plus globale" impliquant l'Algérie dans les efforts internationaux pour la résolution du conflit au Sahel et en s'engageant avec elle dans le cadre des politiques extérieures de l'UE.
Le soutien apporté par l'Algérie aux efforts de médiation menés par l'ONU pour trouver une solution politique à la crise libyenne a été mis en exergue par cet eurodéputé qui l'a félicitée pour son rôle, soutenant que cet exemple illustre que le travail en partenariat avec les pays de la région, peut être complémentaire à l'action multilatérale.
Le président de la Commission des Affaires étrangères au Parlement européen a affirmé que l'Algérie est "un partenaire important" de l'UE qui reste son principal partenaire commercial, soutenant que le secteur de l'énergie continuera à être l'un des importants domaines de coopération entre les deux parties dans les années à venir.
M. Brok a rappelé que le Parlement européen a invité la Commission à explorer la possibilité d'ouvrir progressivement le projet de l'union de l'énergie à la participation des pays de la PEV.
"Une telle démarche permettrait de fournir des opportunités d'investissement et de création d'emplois dans les pays partenaires de l'UE", a-t-il estimé.
Le président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l'Union du Maghreb arabe (DMAG), l'eurodéputé Pier Antonio Panzeri a estimé, quant à lui que l'Algérie et l'UE devraient "viser un partenariat solide pour un développement commun".
Pour cet eurodéputé italien du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), l'Algérie dispose d'un énorme potentiel économique et de possibilités d'investissement, et la mise en oeuvre du nouveau programme de soutien (P3A II) doit permettre de développer les exportations algériennes.
L'Algérie veut aller, au-delà du partenariat commercial, vers un partenariat industriel, a rappelé Panzeri pour qui le développement des énergies renouvelables pourrait constituer une nouvelle source de revenus, ainsi que les secteurs de la construction, de l'acier, la métallurgie, la pétrochimie, la production et la distribution de l'électricité.
L'Algérie, a-t-il poursuivi, consacre un financement substantiel pour les programmes de prévention, et joue un rôle majeur dans la coordination des interventions dans le domaine de la santé en Afrique.
L'Algérie: acteur clé de la stabilisation de la région
La multiplication des conflits et les changements qui secouent le paysage international sur les frontières méridionale et orientale de l'UE appellent nécessairement au renforcement des liens avec l'Algérie, qui est considérée comme un acteur décisif dans la sécurité et la stabilité de la Méditerranée, a soutenu pour sa part l'ancien eurodéputé, Fernando Maura Barandiaran dans sa contribution publiée dans la revue "The Parliament".
Selon cet ancien eurodéputé de l'Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l'Europe (ALDE), le gouvernement algérien continue à jouer un rôle important dans le dialogue, entre maliens et entre les factions opposées en Libye et à maintenir une paix même fragile.
Le Parlement européen a lui-même admis que les institutions européennes ont "sous-estimé" le rôle important que l'Algérie pourrait jouer dans la lutte contre le terrorisme dans la région, a indiqué M.Maura, jugeant "essentiel" pour l'Algérie d'établir un lien avec l'UE qui va au-delà des relations bilatérales.
Le facteur énergétique, a-t-il poursuivi, "renforce l'importance stratégique de l'Algérie" qui est le troisième plus grand fournisseur de pétrole (en termes de volume) pour l'UE, et le partenaire le plus à même d'assurer la sécurité énergétique de l'Europe en raison de ses réserves prouvées de gaz, la qualité de son infrastructure et la baisse de la production de gaz en mer du Nord.
"L'Algérie demeure la meilleure option pour compenser la dépendance excessive et risquée de l'Europe au gaz russe", a-t-il plaidé.
Le président du Comité européen des régions (CDR) et Co-président de l'Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), Markku Markkula, a affirmé que les relations entre l'UE et l'Algérie ont connu "un saut qualitatif", à travers l'établissement d'un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie et une coopération plus poussée dans le développement des technologies de la communication et de l'information en Algérie, de mise en place d'infrastructures de télécommunication modernes, pour faciliter la transition vers une économie fondée sur la connaissance.
L'Algérie devrait bénéficier de la nouvelle initiative de renforcement des capacités du Comité des régions, a-t-il ajouté.
Selon Markkula, la ville d'Alger est l'une des huit villes qui bénéficieront de la nouvelle initiative, sous forme d'une assistance technique et politique des régions européennes et villes partenaires dans les années à venir.
APS