Le sel, comme le sucre, joue un rôle dans le diabète, révèle une étude française publiée vendredi par la revue médicale américaine Cell Metabolism.
"De simples mesures diététiques comme la diminution de l'ingestion simultanée de sel et de sucre pourraient prévenir ou traiter le diabète de type 2 (le plus courant)", indiquent les chercheurs, qui estiment que leur découverte pourrait déboucher sur de nouvelles mesures de prévention.
Ils sont parvenus à cette conclusion en étudiant des porcs nains qui avaient subi une chirurgie de l'obésité de type bypass, consistant à modifier le circuit alimentaire en court-circuitant une partie de l'estomac et de l'intestin.
L'étude sur les porcs nains - dont l'alimentation ressemble à celle des humains - a permis de montrer que l'absorption globale de glucose par l'organisme était réduite lorsque celui n'était plus absorbé que dans la partie basse de l'intestin, comme c'est le cas chez les porcs opérés, et non dans la partie haute, comme chez les non opérés.
Le sel est nécessaire à l'absorption du glucose.
En repoussant avec l'opération le moment où la bile, qui a une forte teneur en sel, rejoint le bol alimentaire, "on diminue l'absorption du glucose" explique le Pr François Pattou, principal auteur de l'étude.
Pour confirmer le rôle du sel, les chercheurs en ont donné ensuite de grosses quantités aux porcs nains et observé une augmentation de la glycémie après les repas.
Pour le Pr Pattou, chirurgien et chercheur à l'Inserm à Lille, ces résultats confirment l'influence du sel dans l'alimentation sur l'élévation de la glycémie, déjà rapporté par une étude israélienne publiée il y a quelques mois.
Dans cette étude, le contenu en sel venait en quatrième position des critères influençant l'élévation de la glycémie, derrière le contenu en sucre des repas, le fait d'être diabétique et l'heure de prise des repas (la glycémie augmentant plus après le repas du soir).
APS