Un gène pourrait permettre de retarder, d'au moins quatre ans, le déclenchement de la maladie d'Alzheimer, affirment des chercheurs Canadiens dans une étude publiée hier.
Ces chercheurs ont découvert qu'une variante naturelle d'un gène appelé « HMG CoA réductase », réduit considérablement les risques d'être atteint de cette maladie à l'origine de la dégénérescence du cerveau, écrivent-ils dans la revue Molecular Psychiatric Journal.
Le Dr Judes Poirier, responsable cette étude menée par l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et l'Université McGill de Montréal explique que le gène en question est déjà connu des scientifiques œuvrant dans le domaine cardiovasculaire, en raison de son rôle dans la fabrication du cholestérol.
« Des chercheurs Américains ont remarqué une diminution des cas d'Alzheimer chez les patients prenant certains types de statines, des médicaments pour réduire le taux de cholestérol », indique le Dr Poirier.
« Si on avait un médicament qui nous permettait de repousser de cinq ans l'apparition de la maladie, on pourrait diminuer de moitié le nombre de cas d'Alzheimer en une génération », estime le Dr Poirier.
Dans le monde, une centaine de médicaments ont déjà été testés sans grande efficacité, pour repousser, réduire et prévenir les effets de la maladie d'Alzheimer qui affecte 40 millions de personnes.
« Nous faisons face à un échec collectif depuis des années, c'est la première fois qu'on est en présence d'un facteur de protection aussi prometteur », se félicite Dr Poirier.
Le chercheur est par ailleurs plutôt optimiste face à l'existence d'un médicament qui pourrait agir sur la maladie. « Les vieilles molécules utilisés il y a 15 ou 20 ans pour traiter le cholestérol, tel le zocar ou le pravacor, agissaient directement sur le cerveau, ce sont ces molécules que nous devons maintenant étudier », a-t-il ajouté.
Cet automne, une étude à petit échelle sera menée à l'Institut Douglas de Montréal auprès de 150 sujets pour mettre à l'épreuve cette nouvelle hypothèse.