L’Algérie est en retard en matière d’intégration de l'efficacité énergétique dans le bâtiment. Pour l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), ce marché souffre de manque de financements en raison de l'absence d'une offre bancaire. Pour booster ce domaine, son DG, Mohamed Salah Bouzriba, a annoncé qu’un projet de "crédit vert" destiné au financement de l'efficacité énergétique dans le bâtiment est en cours de discussion avec les banques.
"Nous voudrions que les banques acceptent de travailler avec l'Aprue dans le cadre d'un mécanisme innovant dédié au financement du surcoût lié à l'efficacité énergétique", souligne M. En effet, l'intégration de l'efficacité énergétique dans un projet de construction génère un coût supplémentaire de 15 à 20% de son coût initial.
Actuellement, Un particulier ou une entreprise souhaitant construire (maison, siège social...) ou réhabiliter une ancienne bâtisse en intégrant l'efficacité énergétique ne peuvent le faire que sur fonds propres.
Les banques justifient souvent leur réticence par la difficulté d'évaluer la rentabilité de ce type de projets qui constituent un créneau embryonnaire en Algérie.
Toutefois, des banques publiques et privées commencent à réfléchir à ce type de produit financier après des efforts de sensibilisation de l'Aprue: "Il y a déjà une banque publique avec qui nous sommes en discussions avancées", fait savoir le même responsable qui souhaite que les banques bonifient le taux d'intérêt de ce crédit "vert" et ne pas le fixer au même niveau que celui du crédit immobilier ordinaire.
S'il aboutit, ce nouveau mécanisme de financement devrait concerner, dans un premier temps, les particuliers avant d'être généralisé à d'autres bénéficiaires (entreprises, administrations publiques...), selon M. Bouzriba.