Une quarantaine de dirigeants africains ont rendez-vous les 5 et 6 août courant à Washington pour participer au premier sommet Afrique Etats-Unis, auquel l'Algérie participe, et ce, à l’invitation du président Barak Obama désireux de renforcer les liens notamment économiques avec ce continent qui connait une percée de la Chine notamment en matière d'investissement.
Ce sommet inédit aura une forte coloration économique avec un programme centré sur le commerce et l’investissement en Afrique mais abordera largement les questions liées à la démocratie et à la sécurité du continent face à la montée des réseaux terroristes qui menacent la région.
La rencontre historique "fera progresser les objectifs de l'administration en matière de commerce et d'investissement en Afrique et mettra en évidence l'engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l'Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants", a précisé le porte-parole de M. Obama, Jay Carney.
Face à la percée de la Chine et d'autres puissances émergentes, les Etats-Unis s’empressent de renforcer leur présence sur le continent qui enregistre dans un contexte de crise économique persistant les plus importants taux de croissance au monde.
Selon les prévisions du Fonds monétaire internationale (Fmi), l’Afrique va maintenir sa dynamique de développement à moyen terme avec un taux de croissance de ses économies attendu à 5,4% en 2014 et à 5,8% en 2015.
Contrer l’offensive chinoise
Si le président Obama a minimisé les rivalités entre investisseurs en Afrique en affirmant lors de sa tournée africaine de juin 2013 qu’il n’y avait pas "de guerre froide" en cours sur le continent, il n’a pas caché les ambitions des Etats-Unis de conquérir le marché africain.
La coopération avec l’Afrique doit aboutir "à des investissements à long terme dans le continent, des investissements qui ne vont pas bénéficier à l’Afrique seulement mais aussi aux Etats-Unis et en fin de compte aux peuples américain et africain", selon la Maison Blanche.
Les Etats-Unis qui essayent de sortir tant bien que mal d’une crise économique qui les secouent depuis 2008 guette tous les relais de croissance possibles. Et ces relais peuvent être africains, selon des observateurs.
Dans ce contexte, un business forum sera tenu mardi juste après une première journée consacrée aux questions liées à la société civile, à la santé et à la sécurité alimentaire. Il devra rassembler près de 300 participants issus du monde des affaires, des chefs d’Etats et de gouvernements africains, des responsables d’organismes fédéraux américains et des membres du Congres américain.
Pour être plus efficace, les organisateurs n’ont invité à ce forum, auquel prendra part l’ancien président américain Bill Clinton, que les compagnies qui ont effectivement investi en Afrique ou celles qui envisagent de nouvelles opportunités commerciales et d’investissement dans la région.
En parallèle à cette rencontre, se tiendra durant la même journée le forum de l’AGOA (loi sur la croissance et les opportunités en Afrique).
Cette rencontre ministérielle qui sera présidée par Michael Froman, représentant des Etats-Unis au commerce abordera la prolongation au-delà de 2015 de l’AGOA, le programme américain accordant des avantages commerciaux à certains produits africains.
Pas de discours de chefs d’Etats
Pour mieux focaliser les travaux du sommet sur des débats prospectifs et des questions-clés liées aux préoccupations mutuelles, la Maison Blanche a recommandé aux pays participants de soumettre par écrit de brèves déclarations nationales.
La vice-secrétaire d’Etat américaine en charge de l’Afrique, Linda Thomas Greenfield a précisé à ce propos que la philosophie du sommet était de permettre au président Obama d’échanger au maximum avec ses hôtes.
L’essentiel des séances du sommet auquel la Centrafrique, l'Erythrée, le Soudan et le Zimbabwe n'ont pas été conviés, sera consacré à un débat ouvert à tous et à un échange d’idées, selon les organisateurs.
Le président américain n’aura également aucune réunion bilatérale lors du sommet.
"Ils seront une cinquantaine, il aurait été difficile de choisir, nous avons préféré opter pour trois réunions thématiques et le président Obama participera aux trois", a-t-elle-précisé.