Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné jeudi le renforcement du potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques de son pays "à même de franchir" des systèmes de défense antimissile, ont rapporté les agences de presse russes.
"Il faut renforcer le potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques, avant tout à l'aide de systèmes de missiles capables de garantir le franchissement des systèmes de défense antimissile existants ou à venir", a déclaré le président Poutine, lors d'une réunion avec l'ensemble des responsables des armées russes, selon les agences.
En 2015, en réponse à la volonté des Etats-Unis d'installer des armes lourdes en Europe de l'est, le président russe avait ordonné le déploiement au sein des forces nucléaires de plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, capables de "percer les systèmes de défense antiaérienne les plus sophistiqués".
Le déploiement en Roumanie et en Pologne par le Pentagone (ministère de la Défense américain) des éléments de son bouclier antimissile inquiète la Russie qui estime sa capacité de dissuasion nucléaire visées par les manœuvres de Washington qui rassure que ce bouclier est destiné à protéger l'Europe d'une éventuelle menace extérieure.
"Il faut faire attention à n'importe quel changement dans l'équilibre des forces et de situation politico-militaire dans le monde et surtout aux frontières russes. Et corriger à temps nos plans pour éliminer les menaces potentielles contre notre pays", a expliqué M. Poutine qui a évalué "à 60%" la modernisation des forces nucléaires russes, composées de "bombardiers stratégiques, de missiles balistiques intercontinentaux et de sous-marins nucléaires".
La dernière doctrine militaire russe, qui date de décembre 2014, n'évoque en aucun cas la possibilité d'une "attaque préventive" avec utilisation d'ogives nucléaires, Moscou ne se réservant le droit d'utiliser son arsenal qu'en cas d'agression contre elle ou en cas de "menace sur l'existence même de l'Etat".
M. Poutine avait accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements "frénétique" et de rompre "l'équilibre militaire" en vigueur en Europe depuis la chute de l'ex-URSS. APS